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CRITIQUES DE CONCERTS |
21 décembre 2024 |
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Reprise de l'Élixir d'amour de Donizetti dans la mise en scène de Laurent Pelly, sous la direction d'Evelino Pidò à l'Opéra de Paris.
Un Élixir tremplin
Quatrième distribution en un an pour la production de l'Elixir d'amour selon Laurent Pelly à l'Opéra Bastille et, après celle de Charles Castronovo, encore la rélévation d'un ténor. Aux côtés de l'excellente Adina de Désirée Rancatore, Dmitry Korchak s'impose en Nemorino avec brio. Sans doute un tremplin de carrière pour le jeune Russe.
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Est-ce la nature même de cette tonique et très charmante mise en scène de Laurent Pelly ? Mais cette production est favorable aux jeunes ténors. On y avait découvert sous un nouveau jour l'Américain Charles Castronovo en 2006. Cette reprise permet aux débuts parisiens du jeune Russe Dmitry Korchak de devenir un beau triomphe. Sorti avec ses prix de la Chorus Academy de Moscou en 2004, lauréat du Concours Vinas et du concours Operalia la même année, Dmitry Korchak a gravi bien vite les degrés qui mènent au grand circuit international. Il ne faut pas s'en étonner.
Les qualités multiples que le public parisien a découvertes sont des plus intéressantes. Joli timbre bien frappé, musicalité, phrasé très adapté au bel canto de l'oeuvre, capacité d'émotion, vrai sens du théâtre et professionnalisme déjà assez affirmé pour se jouer de toutes les difficultés que la mise en scène pose aux chanteurs toujours en mouvements.
Laurent Pelly ne les épargne guère, mais ils semblent y prendre un vrai plaisir et le Nemorino de Korchak est absolument à la hauteur des exigences du metteur en scène, drôle, touchant et séduisant comme le veut l'intrigue. Ses prochains engagements doivent le mener à la Scala de Milan, aux Opéras de Vienne, de Berlin, de Munich, de Zurich, de Hambourg ainsi qu'à Pesaro et au Carnegie Hall. Pas trop de soucis à se faire pour lui, mais on aimerait bien que l'Opéra de Paris figure à nouveau dans son calendrier !
Avec Désirée Roncatore, nous avons, comme on s'en doute, une Adina virtuose et magnifique comédienne. Un grand numéro vocal et théâtral, mené à grande vitesse par la baguette d'un Evelino Pidò particulièrement dynamique et soucieux du style des chanteurs comme de l'orchestre. Le style, Laurent Naouri l'oublie toujours un peu, tant il se donne à la composition d'un irrésistible Belcore. En faire un tout petit peu moins scéniquement et un tout petit peu plus du côté du phrasé ne nuirait pas à cette brillante incarnation.
On retrouve aussi l'impressionnant Dulcamara d'Ambrogio Maestri, parfait vocalement et annonçant déjà Falstaff la bouteille à la main, et des choeurs toujours aussi motivés et investis dans le spectacle. Une soirée bien vivifiante, en total contraste avec l'Ariane de Dukas entendue la veille au soir. Mais, dira-t-on, c'est une autre histoire
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