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CRITIQUES DE CONCERTS |
21 décembre 2024 |
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Concert Dvořák de l'Orchestre philharmonique de Radio France sous la direction de Myung-Whun Chung Ă la salle Pleyel, Paris.
Un bel âge de la vie
Quel anniversaire ! Sympathiques, simples, sans emphase, les 70 ans de l'Orchestre Philharmonique de Radio France ont Ă©tĂ© cĂ©lĂ©brĂ©s avec deux symphonies de Dvořák empreintes de cette lĂ©gèretĂ© et de ce naturel caractĂ©ristiques qui, pour Myung-Whun Chung, doivent ĂŞtre celles d'une formation Ă la tĂŞte de laquelle il vient d'ĂŞtre renommĂ© jusqu'en 2012.
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La première surprise de cet anniversaire, à Pleyel, est sur les gradins, derrière l'orchestre : les anciens musiciens du Philhar' ont été invités. Parmi eux, un vétéran, Félix Lemaire. À 96 ans, bon pied, bon œil, cet altiste se souvient de son entrée dans la formation à sa création en 1937. Elle était appelée alors Orchestre Radio-Symphonique.
Les belles heures du musicien se confondent avec l'histoire de l'orchestre et de ses chefs Rhené-Bâton, Eugène Bigot, Henri Tomasi, Roger Désormière, Charles Bruck, André Cluytens, Paul Paray, Josef Krips, Heitor Villa-Lobos ou encore Jean Martinon. À l'issue du concert, la benjamine, l'altiste Sophie Groseil, est venue offrir un bouquet à Félix Lemaire tandis que Chung en remettait un autre à Bernadette Gardey – second violon solo – dont c'était, pour cause de retraite, le dernier concert avec l'orchestre.
La deuxième surprise, c'est que tous les solistes de cette formation de 141 musiciens, dite Ă gĂ©omĂ©trie variable, avaient dĂ©cidĂ© de participer au concert. Du jamais vu. Ainsi, les trois violons solo Svetlin Roussev, HĂ©lène Colerette et Elisabeth Balmas se sont-ils retrouvĂ©s ensemble. Svetlin Roussev au premier rang pour la 8e symphonie de Dvořák et se retrouvant au dernier pour la 9e tandis qu'HĂ©lène Collerette devenait premier violon pour la 9e.
Troisième surprise : les rires échangés par Chung et les musiciens entre les mouvements. Quand à l'issue du concert, on demande au maestro la raison de ces fous rires, il répond : « Je ne me souviens pas, mais vous savez, c'est presque toujours comme ça ». Ses musiciens dans un texte du programme, il les appelle ses « anges ». Rien moins que ça ! Inutile de dire que quand on les interroge sur leur directeur musical, ils répondent béatement.
Alors, les critiques souvent acerbes adressées à Chung, ils s'en moquent. « La réponse est là , dit un violoniste, les concerts du Philar' sont toujours pleins. On ne peut pas en dire autant des autres formations parisiennes ! » C'est un fait.
L'enthousiasme des musiciens se communique aux spectateurs. Du moins tel est le cas ce vendredi pour les symphonies de Dvořák. Atmosphère rassĂ©rĂ©nante pour la 8e : l'orchestre accentue la douceur Ă©lĂ©giaque, l'Ă©merveillement poĂ©tique devant la nature et Chung dirige les yeux fermĂ©s. Puis c'est la fièvre fougueuse de la si cĂ©lèbre Symphonie du nouveau monde avec cet appel lointain qui, dans le Largo, devient la nostalgique mĂ©lodie du cor anglais.
Chung module les effets de ce brassage sonore. Les chants du Far West, les danses slaves, les roucoulements des colombes, les rythmes populaires et les harmonies savantes fusionnent dans ce qui est l'essentiel de cette oeuvre si justement populaire : une radieuse clarté.
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Salle Pleyel, Paris Le 28/09/2007 Nicole DUAULT |
| Concert Dvořák de l'Orchestre philharmonique de Radio France sous la direction de Myung-Whun Chung Ă la salle Pleyel, Paris. | AntonĂn Dvořák (1841-1904)
Symphonie n° 8 en sol majeur op. 88
Symphonie n° 9 en mi mineur op. 95, « du nouveau monde »
Orchestre Philharmonique de Radio France
direction : Muyng-Whun Chung | |
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