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CRITIQUES DE CONCERTS |
21 décembre 2024 |
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Deuxième concert de l'intégrale Sibelius du Los Angeles Philharmonic Orchestra sous la direction d'Esa-Pekka Salonen à la salle Pleyel, Paris.
Leçon d'orchestre et de chant pour Sibelius
Ce deuxième concert de l'intégrale des symphonies de Sibelius par le Los Angeles Philharmonic et Esa-Pekka Salonen à la salle Pleyel bénéficiait aussi de la présence du ténor canadien Ben Heppner. Une soirée où à une magnifique leçon d'orchestre dans les 5e et 6e symphonies s'est ajoutée une splendide leçon de chant.
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Il est bien gratifiant de voir la salle Pleyel revenue à ses plus grandes heures de gloire, au service des musiques et des formations les plus variées. Mal connu et mal aimé chez nous, Sibelius y est honoré de la meilleure manière par cette série de quatre concerts. Au programme de la deuxième soirée figurent les 5e et 6e symphonies ainsi que sept mélodies orchestrées par John Estacio et chantées par le ténor Ben Heppner. Que rêver de mieux ?
De la musique de Sibelius, on ne peut que souligner une fois encore le charme assez magique et l'écriture d'une limpidité impressionnante, au service d'une sensibilité qui trouve d'une symphonie à l'autre des climats bien différents. Ainsi, la 6e se révèle d'un calme apparent qui n'est en fait qu'une intensité maîtrisée et volontairement contenue, avec des couleurs un peu neutres mais d'une extrême subtilité, tandis que la 5e s'avance avec franchise sur des chemins beaucoup plus lyriques et ouvertement romantiques.
C'est de toute façon très beau, surtout avec un chef aussi proche de cette sensibilité et un orchestre d'une telle perfection instrumentale. Salonen pêche-t-il quelque peu par excès de lucidité, d'intelligence et d'esprit analytique, ce qui bride parfois des élans plus généreux ? Possible, mais il nous livre une lecture si équilibrée, si accessible et si séduisante de pages que l'on connaît fort mal, il faut le reconnaître, qu'un tel reproche est bien minime.
D'autant que le Los Angeles Philharmonic déploie des merveilles sonores dans tous ses pupitres, d'ailleurs longuement acclamés un à un par un public absolument conquis. On est à la fois dans la virtuosité, la lumière, la subtilité et l'homogénéité, pour arriver à une qualité exemplaire.
Et puis, il y a Ben Heppner, dans un répertoire différent de celui où nous l'entendons d'habitude et qui lui permet de montrer comment on peut et doit conduire une voix aussi vaste que la sienne dans une gamme de nuances délicates, en demi-teintes, parfois justes murmurées, mais qui passent l'orchestre en toutes circonstances, même dans les sons les plus ténus, voire détimbrés.
Le grand ténor semble en outre s'abandonner ici à des jeux de physionomie dont il est parfaitement capable mais plus avare au théâtre. Notons aussi qu'il chante ces pages tour à tour intimes ou plus expansives dans leur langue originale, en l'occurrence le suédois.
Nul doute que les deux dernières soirées de ce cycle Sibelius seront aussi gratifiantes.
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Salle Pleyel, Paris Le 05/11/2007 Gérard MANNONI |
| Deuxième concert de l'intégrale Sibelius du Los Angeles Philharmonic Orchestra sous la direction d'Esa-Pekka Salonen à la salle Pleyel, Paris. | Jean Sibelius (1865-1957)
Symphonie n° 6 en ré mineur, op. 104 (1923)
Sept chants op. 17 n° 4 et 6, op. 36 n° 1 et 4, op. 37 n° 3, 4 et 5
orchestration : John Estacio
Ben Heppner, ténor
Symphonie n° 5 en mib majeur, op. 82 (1919)
Los Angeles Philharmonic Orchestra
direction : Esa-Pekka Salonen | |
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