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CRITIQUES DE CONCERTS 21 décembre 2024

La Création de Haydn sous la direction de William Christie à la salle Pleyel, Paris.

Un vent de création
© Ana Bloom / Virgin Classics

Poursuivant son exploration des oratorios de Haydn, William Christie, avec ses Arts Florissants et un trio de solistes dont se détache Dietrich Henschel, donne de la Création une interprétation équilibrée, somme toute très classique où l'esprit novateur, loin de l'affrontement entre tradition et baroque, laisse place à une forme de classicisme un peu corseté.
 

Salle Pleyel, Paris
Le 06/12/2007
Michel LE NAOUR
 



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  • Après avoir abordé avec réussite les Saisons, William Christie renouvelle l'expérience avec l'autre célèbre oratorio de Haydn, la Création. Comme le souligne Marc Vignal : « la Création fut sans doute la première grande oeuvre de l'histoire de la musique écrite en pensant à la postérité Â». À la charnière du XIXe siècle, la partition annonce, au-delà des harmonies chromatiques du prélude et du choc qu'elles provoquèrent à Vienne le 19 mars 1799 au Burgtheater, tout un monde nouveau à l'instar de l'émerveillement ressenti à la Renaissance par la peinture du plafond de la Chapelle Sixtine.

    En effet, outre la narration très descriptive, Haydn dépasse le propos originel par le truchement d'une écriture épique, à la forme architecturée alternant récitatifs, soli, ensembles vocaux et choeurs. La vision que semble défendre William Christie regarde davantage vers la tradition de l'oratorio haendelien – on pense à Israël en Égypte ou encore au Messie –, celle d'une musique qui reste en deçà du romantisme – Fidelio de Beethoven.

    Non sans parfois une certaine raideur, il établit un équilibre, un dosage d'ensemble à la manière d'une jardinier japonais qui cultiverait avec soin et méticulosité ses arpents de terre. Le plateau vocal est plus qu'honorable. L'expressivité du baryton Dietrich Henschel (successivement l'Archange Raphaël puis Adam), assez théâtral et engagé, contraste avec le maintien sobre du ténor australien Steve Davislim (en Uriel) et la pureté toute angélique de la soprano Sophie Karthäuser (l'Archange Gabriel et Ève).

    Les choeurs participent avec enthousiasme à cette entreprise, mais n'ont pas la splendeur du Monteverdi Choir de Gardiner. Plus qu'un grand souffle balayant la Création, William Christie choisit de faire se lever un vent qui évite les outrances des orages désirés et se présente davantage comme un superbe vitrail. L'esprit de la Nature et celui de l'Homme y trouvent toutefois leur place esthétique sans provoquer un chaos prophétique à la manière de Bernstein, Karajan ou Harnoncourt, voire Gardiner.




    Salle Pleyel, Paris
    Le 06/12/2007
    Michel LE NAOUR

    La Création de Haydn sous la direction de William Christie à la salle Pleyel, Paris.
    Joseph Haydn (1732-1809)
    Die Schöpfung, oratorio en trois parties (1799)
    Livret de Gottfried van Swieten, d'après le Paradis perdu de Milton.

    Sophie Karthäuser, soprano
    Steve Davislim, ténor
    Dietrich Henschel, baryton-basse

    Choeur et Orchestre Les Arts Florissants
    direction : William Christie

     


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