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CRITIQUES DE CONCERTS |
23 novembre 2024 |
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Récital Schubert de Radu Lupu dans le cadre de Piano**** au Théâtre du Châtelet, Paris.
Quatre Ă©toiles pour Lupu et Schubert
C’est un incontournable rendez-vous avec un des grands pianistes de notre temps que proposait ce récital Piano**** au Châtelet. L’interprétation tout en naturel et en simplicité de deux sonates de Schubert aura permis au Roumain Radu Lupu de faire triompher une musique dont la popularité ne cesse de grandir au fil des ans.
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Il n’y a pas si longtemps encore, on aurait mal imaginé pareilles acclamations d’un Châtelet fort bien rempli pour saluer l’interprétation, même magistrale, de sonates de Schubert. Mais voilà , la popularité du compositeur est aujourd’hui immense, même pour des œuvres longtemps jugées trop longues et assez ennuyeuses. Ne plaisantait-on pas autrefois sur ses symphonies en disant qu’après l’Inachevée, il y avait l’Interminable ?
Avec foi et persévérance, plusieurs générations d’interprètes ont perpétué avec succès une tradition léguée par les grands noms du milieu du XXe siècle, comme Kempff ou Fischer. Il y a aujourd’hui des pianistes comme Andsnes, précédés par d’autres Oppitz précédés eux-mêmes par les Radu Lupu, qui, avec toute une nouvelle génération passionnée de musique de chambre et de mélodie, nous permettent de voir foisonner ce répertoire incomparable. Car y a-t-il vraiment quelque chose de plus beau, de plus prenant, de plus bouleversant que ces sonates de Schubert, surtout telles que nous les a livrées ce soir Radu Lupu ?
Qu’il s’agisse de la Sonate en ré majeur D.850 ou de la Sonate en sib majeur D.960, la dernière, Lupu nous entraîne à sa suite, avec le plus absolu naturel, la plus totale simplicité, dans ces voyages au cœur de la sensibilité romantique. Les chemins y fleurissent de thèmes émouvants ou charmants, aux tournures populaires ou aux accents désespérés, les couleurs changent sans cesse, de manière très subtile, comme le jeu des rayons du soleil à travers les feuilles des arbres lors d’une promenade en forêt.
Jamais on ne sombre dans un sentimentalisme facile. Le compositeur comme l’interprète sont bien trop pudiques, et cette musique se développe selon des structures tellement savantes sous leur fausse simplicité que l’esprit de l’auditeur est sollicité autant que ses émotions.
Radu Lupu apparaît ici comme l’un de ces grands repères dans l’interprétation pianistique de notre époque qui constituent cette sorte de patrimoine bâti au fil des années par Piano**** et André Furno, patrimoine qui continue à s’alimenter et se renouveler en puisant parmi les jeunes découvertes, mais qui met tout le monde en miroir, avec les contrastes, les affinités et parfois les contradictions que cela implique.
Une aventure passionnante que l’on ne peut manquer de considérer en perspective lorsque l’on écoute un récital de cette qualité. Radu Lupu, bien sûr, avec Pollini, Brendel, Perahia, Freire, Barenboïm, mais aussi maintenant Lang Lang, Yundi Li, Cascioli, pour ne parler que des pianistes, et cela ne constituant qu’une petite fenêtre ouverte sur une histoire musicale tous azimuts de quelques quarante ans. Une étoile par décennie !
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Théatre du Châtelet, Paris Le 29/04/2008 Gérard MANNONI |
| Récital Schubert de Radu Lupu dans le cadre de Piano**** au Théâtre du Châtelet, Paris. | Schubert
Radu Lupu, piano | |
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