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CRITIQUES DE CONCERTS |
21 décembre 2024 |
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Liederabend de Christine Schäfer accompagnée au piano par Ingo Metzmacher au festival de Salzbourg 2008.
Salzbourg 2008 (7) :
Romantisme et contrition
Programme original et bien conçu pour un Liederabend décevant où Christine Schäfer, abandonnée par le piano inexistant d’Ingo Metzmacher, se débat dans une recherche de lyrisme superflue et inadéquate à ses moyens vocaux, sacrifiant la littéralité et le naturel de l’émission aux mirages du gros son.
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Si le pari du programme est d’une certaine manière tenu, et qu’il ressort quelque chose de tout à fait intéressant de cette intrusion du sacré du XVIIIe siècle dans le romantisme mâtiné de médiéval et de mysticisme de Lieder de Mahler et Wolf excellemment choisis, la réalisation reste en revanche assez problématique.
Il y a, bien sûr, la musicienne Schäfer, son sens du phrasé, son intelligence du texte, son application à le restituer d’une manière sensible. Malheureusement, on est dérangé ce soir par les perpétuels défauts d’une émission qui semble devenir poussive alors qu’elle n’était que facilité il y a encore quelques années. Nous ne voulons pas ici enfoncer le clou, ni esquisser un tableau plus noir que nature ; mais enfin la voix bouge, la justesse est souvent courte – le haut médium – et la ligne de souffle toujours en péril, sans pour autant que le volume ou la projection en soient améliorés.
C’est comme si la soprano avait à cœur de déguiser sa voix en un instrument plus lourd, plus chaleureux, qui ne lui convient pas et dans lequel s’épuisent des ressources naguère d’autant plus généreuses qu’elles étaient spontanées. Fatigant, ce « ou » profond qui tend à remplacer systématiquement toutes les voyelles à partir du passage ; laborieuse, cette couverture anticipée dès le bas médium ; inexpressive, cette seule voix blanche pour varier la couleur au gré du texte.
Un piano d’une absence criante
D’autant que le piano impalpable – cela du moins doit lui être accordé – de Metzmacher est d’une absence criante et d’une platitude à écraser les plus beaux reliefs d’une musique passionnante. Pas un accent, pas une articulation franche – sauf le dernier accord du programme, ne soyons pas injuste, qui annonce avec une soudaine brusquerie le moment d’applaudir –, pas une couleur qui ne soit alanguie, pas un phrasé qui ne sombre dans un rubato affecté et négligent – on jurerait un exercice de déchiffrage où le pianiste prend le temps de poser chaque accord difficile à jouer ou à lire.
Il ressort de là quelques moments de grâce – O Röschen rot, apparemment si céleste qu’un spectateur en a perdu pied et a laissé tomber on ne sait trop quoi avec tant de naturel que Schäfer elle-même en a sursauté –, de surréalisme – les Bach où la voix étonnamment alourdie donne l’impression d’une Walkyrie accompagnée par un piano plus plat que tout ce qu’on peut imaginer de plus caricatural des années 1920 – ou de lyrisme – Wolf qui n’empêche pas un spectateur inspiré de laisser sonner deux fois son téléphone à quelques secondes d’intervalle.
Mais le plus souvent, c’est avec engagement que Schäfer se débat entre un piano fantomatique et une voix qui essaie vainement de se faire trop épaisse, perdant l’intelligibilité du texte et une admirable légèreté naturelle qui ressurgit ici ou là . Dommage !
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Haus fĂĽr Mozart, Salzburg Le 21/08/2008 Thomas COUBRONNE |
| Liederabend de Christine Schäfer accompagnée au piano par Ingo Metzmacher au festival de Salzbourg 2008. | I – Gustav Mahler (1860-1911)
Erinnerung
Rheinlegendchen
Verlor’ne Müh
Ich ging mit Lust
Wer hat dies Liedlein erdacht ?
II – Johann Sebastian Bach (1685-1750)
Liebster Herr Jesu, wo bleibst du so lange ? (Strophe 1)
Gustav Mahler
Das irdische Leben
Johann Sebastian Bach
Liebster Herr Jesu, wo bleibst du so lange ? (Strophe 2)
Gustav Mahler
Wo die schönen Trompeten blasen
Johann Sebastian Bach
Bist du bei mir, geh’ ich mit Freuden
Gustav Mahler
Urlicht (O Röschen rot)
III – Hugo Wolf (1860-1903)
Drei Lieder nach Gedichten von Eduard Mörike :
Schlafendes Jesuskind
Auf ein altes Bild
Karwoche
Vier Lieder aus dem Spanischen Liederbuch :
Die ihr schwebet
Ach, des Knaben Augen
Müh’voll komm’ ich und beladen
Wunden trägst du, mein Geliebter
IV – Hugo Wolf
Sieben Lieder nach Gedichten von Eduard Mörike :
Auf einer Wanderung
Frage und Antwort
Im FrĂĽhling
Zitronenfalter im April
In der FrĂĽhe
An den Schlaf
Neue Liebe
Christine Schäfer, soprano
Ingo Metzmacher, piano | |
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