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CRITIQUES DE CONCERTS |
21 décembre 2024 |
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Anthologie de musique de chambre de Brahms autour des frères Capuçon dans la série des Grands Solistes à la salle Pleyel, Paris.
Oui, nous aimons Brahms !
Ce premier des trois concerts voués à des pages de musique de chambre de Brahms et groupés sur un week-end à la salle Pleyel a rappelé, si besoin était, que nous possédons avec les frères Renaud et Gautier Capuçon et leur équipe de partenaires-amis un formidable groupe digne des plus illustres associations chambristes de jadis.
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Que ce soit dans le sillage de la grande Martha Argerich, qui consacre de plus en plus de temps à la musique de chambre avec eux et quelques autres, ou au fil des concerts et des parutions discographiques avec leurs propres amis, Renaud et Gautier Capuçon sont aujourd’hui les très dynamiques éléments moteurs d’un superbe mouvement de célébration de la musique de chambre.
Tous deux aujourd’hui autour de la trentaine, ils ont su galvaniser les forces vives de leur génération, celle des Angelich, Guerrier, Braley par exemple, et celles des plus incontestables personnalités de la génération précédente, comme Paul Meyer ou Gérard Caussé. C’est toute une mouvance qui renouvelle l’approche de Schubert, Beethoven, Brahms en particulier, avec autant de perspicacité analytique que d’imagination et de qualité instrumentale supérieure. Ce concert en est un exemple parfait.
En première partie, le Quatuor pour piano et cordes op. 26 réunit Renaud et Gautier Capuçon, Gérard Caussé et Nicholas Angelich – qui publient aussi les quatuors à avec piano chez Virgin Classics avec la même réussite. Ce n’est pas le plus populaire des quatuors de Brahms, ni, de fait, au moins au premier abord, le plus séduisant. Pourtant, traduit ici avec beaucoup de finesse et une notion très perspicace de ce qui fait ses vraies beautés, il prend un relief que ne savent pas toujours lui donner d’autres interprètes.
Il est vrai que l’axe central assuré par Nicholas Angelich au piano avec tant de sûreté et de clairvoyance permet à ses partenaires de bâtir leur propos commun avec autant de profondeur que de charme. On se situe dans un romantisme très Mitteleuropa, assez formel mais aux couleurs bien affirmées, dans un contexte sonore d’une réelle beauté.
Le 1er sextuor à cordes en sib majeur donné en deuxième partie, bien que première œuvre de musique de chambre de Brahms, est une sorte d’harmonieux monument dont la beauté originale résulte notamment de la présence de deux altos et de deux violoncelles, Béatrice Muthelet et Clemens Hagen étant donc adjoints aux membres du précédent quatuor.
D’une prudence sympathique et efficace dans sa forme, l’œuvre est à la fois pudique et lyrique, très attachante par le jeu équilibré des sonorités que permet justement la présence des deux instruments supplémentaires. On y trouve déjà bien des traits de l’émotivité brahmsienne, mais encore contenue dans les limites d’un langage qui ne se veut pas trop hardi.
L’ensemble impressionne par sa cohérence ponctuée d’astucieuses variations d’humeur et par un charme diffus et permanent, traduit magistralement ici par les six interprètes, brillamment aptes à saisir et à définir l’exacte position de ces pages dans l’œuvre de Brahms et dans l’époque romantique.
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Salle Pleyel, Paris Le 18/10/2008 GĂ©rard MANNONI |
| Anthologie de musique de chambre de Brahms autour des frères Capuçon dans la série des Grands Solistes à la salle Pleyel, Paris. | Johannes Brahms (1833-1897)
Quatuor pour piano et cordes op. 26
Sextuor à cordes n° 1 op. 18
Renaud Capuçon, violon
Aki Sauliere, violon
BĂ©atrice Muthelet, alto
Gérard Caussé, alto
Gautier Capuçon, violoncelle
Clemens Hagen, violoncelle
Nicholas Angelich, piano | |
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