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CRITIQUES DE CONCERTS |
21 décembre 2024 |
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Concert de l’Atelier lyrique de l’Opéra de Paris à l’Auditorium du Louvre, Paris.
La bande Ă Mortier
À l’Opéra de Paris, la nouvelle cuvée de l’Atelier lyrique est prête à affronter la scène. En plus de la participation à des petits rôles dans les productions de la saison, huit des douze jeunes artistes en perfectionnement ont donné un concert à l’Auditorium du Louvre qui a montré leur professionnalisme et révélé des talents qui ne demandent plus qu’à s’épanouir.
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La photo de Gerard Mortier et de ses souriants poulains de l’année devant le génie de la Bastille est symbolique de l’enthousiasme des artistes de l’Atelier lyrique. Depuis 2005, sous la direction de Christian Schirm, il apporte aux stagiaires, dans un cursus de deux saisons, ce qu’aucune école ne leur donne : l’accès à des productions importantes à Garnier ou à Bastille, la possibilité de participer à des concerts et à des récitals sous la houlette de maîtres chevronnés, et surtout l’apprentissage du jeu dramatique.
Ainsi, la soprano argentine Maria Virginia Savastano, couronnée par le prix Carpeaux en mai 2008, fut très remarquée en novembre dans le rôle de Papagena lors de la reprise de la Flûte enchantée de Mozart mise en scène par la Fura dels Baus. Lors du concert à l’Auditorium du Louvre, la jeune femme montre encore une voix bien placée et une expressivité certaine dans son interprétation du Pâtre sur le rocher de Schubert.
Il est vrai qu’elle est accompagnée par le talentueux clarinettiste de l’Opéra, Jérôme Verhaeghe. Cela donne des ailes. Sur le plan dramatique, elle paraît un peu intimidée et sans la fougue des metteurs en scène catalans de la Flûte, elle reste un peu figée. Le récital, le Lied est sur le plan physique un exercice très difficile. La voix ne suffit pas. Encore un petit effort.
Belle diction, émotion certaine, le ténor argentin Manuel Nunez Camelino est plus que prometteur. Allure aristocratique, silhouette très fine, il possède quelque chose qui l’apparente au ténor péruvien Juan Diego Flórez. Dans des extraits des Dichterliebe de Schumann, il canalise l’épanchement romantique des fascinants poèmes de Heine.
Dans la mélancolie, le désir inassouvi mais aussi la drôlerie du contrebandier, mélodies ravissantes du même Schumann, se succèdent quatre autres beaux talents : la soprano Claudia Galli, la mezzo Andrea Hill, le ténor Paul Crémazy et le baryton Aimery Lefèvre. Enfin, anniversaire oblige, le concert avait commencé par des chants à quatre puis à trois voix de Joseph Haydn. Là encore scintillent des voix de vrais professionnels dont la mezzo Anna Wall, le ténor Stanislas de Barbeyrac et la basse Nahuel Di Pierro.
On ne peut souhaiter que bon vent à ces jeunes voix que l’on a hâte de retrouver, accomplies, sur les grandes scènes.
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Auditorium du Louvre, Paris Le 14/01/2009 Nicole DUAULT |
| Concert de l’Atelier lyrique de l’Opéra de Paris à l’Auditorium du Louvre, Paris. | Solistes de l’Atelier lyrique de l’Opéra national de Paris, accompagnés par le clarinettiste Jérôme Verhaeghe, les pianistes Ugo Mahieux, Gregory Moulin et Rüta Lenciauskaité. | |
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