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CRITIQUES DE CONCERTS 21 décembre 2024

Concert de l’Orchestre national de Russie sous la direction Mikhail Pletnev, avec la participation du violoniste Sergey Khachatryan à la salle Pleyel, Paris.

Quand Khachatryan joue Khatchaturian

Plus que l’interprétation assez convenue et raide d’un programme symphonique bizarre par l’Orchestre national de Russie et Mikhail Pletnev, c’est la lumineuse présence du jeune violoniste arménien Sergey Khachatryan dans le superbe concerto de Khachaturian que l’on retiendra de ce concert. Un vrai moment d’émotion, sans pathos excessif.
 

Salle Pleyel, Paris
Le 24/01/2009
GĂ©rard MANNONI
 



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  • FondĂ© en 1990 par le pianiste-chef-compositeur Mikhail Pletnev, l’Orchestre national de Russie est le premier orchestre « vĂ©ritablement indĂ©pendant, entièrement privĂ© et non gouvernemental en Russie depuis 1917. Â» Il connaĂ®t, nous dit-on, bien des succès de par le monde. C’est fort bien. Ce que l’on a entendu au cours de ce concert salle Pleyel ne laissera pourtant pas un impĂ©rissable souvenir.

    Rien d’indigne, bien sûr. Du travail professionnel de bon niveau, appliqué, avec des pupitres solides, notamment ceux de l’harmonie, mais aucun souffle particulier, rien de bien personnel ni même de bien marquant quant à la sonorité d’ensemble, rien de très intéressant quant aux choix d’interprétation, de tempi, de couleurs.

    Le programme orchestral, il est vrai, peut sembler bizarre. Si l’on voulait entourer le Concerto pour violon de Khatchaturian de pages de Rimski-Korsakov, pourquoi avoir choisi ces trois suites tirées de la Légende de la ville invisible de Kitège, de la Demoiselle Fevronia et du Conte de tsar Saltan, en extraits pour la première et la troisième ?

    Ainsi proposées, elles ne sont qu’une succincte et superficielle évocation des splendeurs orchestrales et vocales de ces trois opéras magnifiques. Frustrant et ne permettant pas à un orchestre de montrer autre chose que ses qualités les plus clinquantes, elles sont en outre totalement écrasées par la puissance, la rayonnement, la charge émotionnelle du chef-d’œuvre qu’est le Concerto de Khatchaturian. Peut-être qu’un Gergiev, un Jurowski ou un Sokhiev auraient su rétablir l’équilibre. Ce n’est pas le cas de la direction routinière et raide de Mikhail Pletnev.

    La richesse de l’écriture de Khatchaturian inspira heureusement davantage chef et orchestre pour servir de partenaire à la très attachante interprétation de Sergey Khachatryan. À 23 ans, le jeune violoniste de Yerevan compte déjà au niveau international parmi les personnalités les plus fortes de cette génération émergente.

    Avec un son qui ne semble pourtant pas d’une ampleur exceptionnelle dans l’acoustique de Pleyel, il maîtrise les redoutables difficultés techniques et expressives de ces grandes pages du répertoire de l’instrument avec une science, un instinct et une intelligence musicale de tout premier ordre. Brillant dans les fougueux emportements du premier et du troisième mouvement aux très riches couleurs et aux rythmes bien typiques, il fait preuve d’une sensibilité fine, sincère, aux accents modelés par un phrasé souple baignant dans une lumière magique dans le mouvement lent.

    Cette musique est tellement spéciale, lourde d’un tel potentiel expressif, porteuse d’une culture si fascinante dans sa particularité qu’il est vraiment difficile de la jouer en évitant avec autant de brio tous les écueils qui se présentent, du simplement bruyant au pathétique ruisselant excessif. Sergey Khachatryan s’en est tiré comme un authentique artiste de grande envergure.

    On attend avec d’autant plus d’impatience le récital qu’il doit donner dans la série les Grands Solistes au Théâtre des Champs-Élysées le 3 avril prochain, où il jouera des sonates de Bach, Brahms et Beethoven. On y sera tous.




    Salle Pleyel, Paris
    Le 24/01/2009
    GĂ©rard MANNONI

    Concert de l’Orchestre national de Russie sous la direction Mikhail Pletnev, avec la participation du violoniste Sergey Khachatryan à la salle Pleyel, Paris.
    NikolaĂŻ Rimski-Korsakov (1844-1908)
    Suite tirée de la Demoiselle des neiges

    Aram Khatchaturian (1903-1978)
    Concerto pour violon et orchestre op. 46
    Sergey Khachatryan, violon

    NikolaĂŻ Rimski-Korsakov (1844-1908)
    Suite tirée de la Légende de la ville invisible de Kitège et de la Demoiselle Fevronia
    Suite tirée du Conte du tsar Saltan

    Orchestre national de Russie
    direction : Mikhail Pletnev

     


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