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CRITIQUES DE CONCERTS |
30 octobre 2024 |
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Nouvelle production de Faust de Gounod mise en scène par Nicolas Joel et sous la direction d’Emmanuel Plasson au Théâtre du Capitole, Toulouse.
Nicolas Joel, du Capitole Ă Garnier avec Gounod
Il prendra ses fonctions de directeur de l’Opéra de Paris à la rentrée de septembre. Auparavant, Nicolas Joel quitte le Théâtre du Capitole de Toulouse en montant une nouvelle production du Faust de Charles Gounod, l’opéra de ses débuts toulousains, voilà dix-neuf ans, avant de débuter son mandat parisien avec Mireille.
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Nicolas Joel aime les symboles et les cultive. Son Faust est à la fois le même et à la fois tout autre que les différentes productions qui jalonnent sa carrière et qui lui valurent les récompenses du Syndicat de la critique en 1983 dans la catégorie révélation et en 1990 dans celle du Grand Prix.
Sur la scène, on retrouve ouvert le grand livre de la vie ainsi qu’un buffet d’orgues gigantesques. La sombre forêt qui jaillit des fenêtres de Marguerite rapatrie dans l’univers de Goethe l’œuvre de Gounod. Sans doute y a-t-il dans les beaux décors d’Ezio Frigerio en clair-obscur et dans la mise en évidence par les éclairages des héros de l’histoire un rajeunissement et une modernisation des images qui donnent à l’opéra plus d’intensité théâtrale ?
Symbole toujours : le chef Michel Plasson dirigeait Faust, naguère. Aujourd’hui, c’est son fils Emmanuel qui tient la baguette. Il enflamme l’orchestre avec un rythme alerte et une subtile transparence mélodique. Le chef qui vit à New York et fait une carrière essentiellement américaine et australienne pourrait trouver après un tel succès un ancrage plus fréquent en Europe.
Il donne en effet l’impression de faire redécouvrir ces véritable tubes que sont les airs de cet opéra si populaire. Les spectateurs loin de fredonner en eux même comme si souvent Ah, je ris de me voir si belle ou encore Gloire immortelle de nos aïeux écoutent avec attention. Il est vrai que le Faust de l’Italien Giuseppe Filianoti est convaincant, la Marguerite d’Inva Mula émouvante et le baryton Andrew Schroeder, découverte maison, un Valentin superbe.
Voilà de beaux adieux pour Nicolas Joel qui, des bords de la Garonne aux rives de la Seine, enchaîne encore les symboles. Il a choisi Gounod et sa trop méconnue Mireille pour faire son entrée de directeur et de metteur en scène à l’Opéra de Paris et sa Marguerite toulousaine, la soprano albanaise Inva Mula, chantera le rôle-titre.
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