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CRITIQUES DE CONCERTS |
21 décembre 2024 |
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Concert de l’Orchestre symphonique de Chicago sous la direction de Bernard Haitink à la salle Pleyel, Paris.
Aux deux extrémités du spectre
Après Berlin, Lucerne et avant Londres, la tournée du Chicago Symphony Orchestra s’est arrêtée à Paris avec deux concerts dans une salle Pleyel bien remplie et réservant un triomphe à cette somptueuse phalange et au chef néerlandais Bernard Haitink. Résumé de la deuxième soirée, dévolue aux symphonistes Haydn et Bruckner.
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C’est la dernière saison pour Bernard Haitink à la tête du Chicago Symphony Orchestra, qu’il codirige avec Pierre Boulez et Riccardo Muti. Le chef néerlandais, qui vient de fêter ses quatre-vingts ans, avance à pas lents vers le pupitre mais ne compte pas son énergie pour diriger le programme de son second concert parisien, avec deux œuvres aux extrémités du spectre de la symphonie, avec la très classique Symphonie l’Horloge de Haydn et la postromantique 7e de Bruckner.
Haydn permet à l’orchestre de briller mais sans clinquant, Haitink lui tient les rennes courts et si la vivacité et l’humour de l’œuvre sont soulignés, aucun effet facile, aucune charge ne vient en souligner la belle rigueur classique. C’est, si l’on ose écrire, une mise en oreille qui permet de se délecter du soyeux des cordes, qui prédominent dans cette formation classique d’une trentaine de musiciens.
Mais après l’entracte, voilà l’orchestre au plus que complet avec la section de cuivres la plus impressionnante du monde dans une œuvre qui lui permet de se montrer sous toutes ses facettes : la 7e symphonie de Bruckner. Ici s’exalte la grande maturité des chefs de tradition germanique. L’approche un peu lente du long Allegro moderato initial n’est pas sans rappeler celle de Karl Böhm à la tête des Berliner Philharmoniker à l’extrême fin de sa carrière.
Haitink souligne toute la parenté wagnérienne de l’Adagio et teinte le Scherzo d’un rien de raideur militaire. Aucun débordement de forces dans le Finale, il tient ses troupes en ordre jusqu’à la dernière mesure. Les cordes – une soixantaine pour cette œuvre – ont une brillance à laquelle on n’est guère habitués en Europe. Les cuivres ne déçoivent pas par une précision quasi hallucinante et des sonorités d’une chaleur à fendre le cœur. Le choix de l’édition Nowak les flatte si bien, avec son fameux coup de cymbale aujourd’hui si contesté, comme climax de l’Adagio.
Un concert superlatif et une occasion d’entendre l’un des cinq meilleurs orchestres américains, dont la venue annoncée des autres cette saison est compromise par des restrictions budgétaires. Une phalange notablement rajeunie et, pour l’anecdote, fortement asiatisée, aujourd’hui probablement la plus proche par sa chaude sonorité des grands orchestres européens.
Le public de la salle Pleyel lui a réservé un triomphe ainsi qu’au chef néerlandais, si cher au cœur des parisiens qui lui doivent tant de grands souvenirs.
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Salle Pleyel, Paris Le 21/09/2009 Olivier BRUNEL |
| Concert de l’Orchestre symphonique de Chicago sous la direction de Bernard Haitink à la salle Pleyel, Paris. | Joseph Haydn (1732-1809)
Symphonie n° 101 en ré majeur « l’Horloge »
Anton Bruckner (1824-1896)
Symphonie n° 7 en mi majeur
Édition Nowak
Chicago Symphony Orchestra
direction : Bernard Haitink | |
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