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CRITIQUES DE CONCERTS |
21 décembre 2024 |
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Suite de l’intégrale de la musique de chambre de Brahms autour des frères Capuçon à la salle Pleyel, Paris.
Splendeurs brahmsiennes
Renaud et Gautier Capuçon
Ils forment une vraie équipe de musique de chambre et atteignent ainsi des sommets de qualité dans les répertoires qu’ils abordent. Les frères Capuçon et certains de leurs complice habituels comme Nicholas Angelich ou Antoine Tamestit viennent encore de le prouver dans la suite de l’intégrale de la musique de chambre de Brahms donnée à la salle Pleyel.
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Quand d’authentiques solistes internationaux de grande envergure décident de se retrouver régulièrement au fil des années pour jouer ensemble, la musique de chambre retrouve sa vraie signification et ses vraies dimensions. Notre époque a la grande chance de voir toute une génération de splendides instrumentistes s’adonner avec autant de foi et de plaisir aux joies du travail collectif qu’à leurs exhibitions personnelles.
Ces équipes ont surgi dans plusieurs pays. Chez nous, l’un des foyers les plus actifs et les plus convaincants s’est animé autour de Renaud et Gautier Capuçon, avec selon les programmes d’autres instrumentistes de niveau supérieur, et entre autres des pianistes comme Nicholas Angelich ou souvent Frank Braley.
Pour cette suite de leur intégrale Brahms salle Pleyel, le troisième concert du week-end, dimanche après-midi, réunit autour des Capuçon la violoniste Aki Saulière, les altistes Béatrice Muthelet et Antoine Tamestit et le pianiste Nicholas Angelich pour deux quintettes, l’opus 111, et l’opus 34 avec piano.
Le Quintette op. 111, œuvre de pleine maturité d’un compositeur approchant la soixantaine, est d’une facture sans vraies surprises mais son charme vient non seulement de l’équilibre créé autour du violoncelle ou du premier alto souvent prépondérants, mais aussi des couleurs Mitteleuropa récurrentes qui surgissent dans quasiment chaque mouvement.
Outre l’extrême qualité instrumentale des cinq interprètes, on peut apprécier l’homogénéité de leur interprétation vécue d’une seule âme et capable ainsi de trouver l’unité véridique des quatre mouvements pourtant chacun marqué d’un sceau particulier, plus ou moins lyrique, nostalgique ou rythmique. Autrement dit, la manière qu’ont les vrais chambristes de s’approprier collectivement l’esprit d’une partition sans rien perdre de leur individualité.
Devenue aujourd’hui l’une des œuvres les plus populaires de Brahms, le Quintette pour piano et cordes op. 34 connut pourtant plusieurs versions différentes, dont une pour deux pianos, avant d’arriver à sa forme définitive en 1864. L’opulence de la thématique, la richesse rythmique et les couleurs chaleureuses de l’ensemble qui laisse aussi, dans son deuxième mouvement, une large place au rêve, la puissante présence de la partie de piano, tout contribue à toucher la sensibilité de l’auditeur.
C’est du grand romantisme saisi à bras le corps, qui demande autant de capacité à produire un son de vaste envergure qu’à souligner de minuscules détails d’écriture, petits signaux parfois bien discrets mais eux aussi chargés de signification. Les cinq interprètes sont inspirés, brillants en tous domaines, formant décidément une équipe de haut vol, très sécurisante pour la transmission de tout un répertoire à une nouvelle génération d’interprètes et d’auditoires. Exemplaire et très attachant.
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Salle Pleyel, Paris Le 18/10/2009 GĂ©rard MANNONI |
| Suite de l’intégrale de la musique de chambre de Brahms autour des frères Capuçon à la salle Pleyel, Paris. | Johannes Brahms (1833-1897)
Quintette à cordes n° 2 en sol majeur op. 111
Quinette pour piano et cordes en fa mineur op. 34
Renaud Capuçon, violon
Aki Saulière, violon
BĂ©atrice Muthelet, alto
Antoine Tamestit, alto
Gautier Capuçon, violoncelle
Nicholas Angelich, piano | |
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