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CRITIQUES DE CONCERTS |
21 décembre 2024 |
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2e symphonie de Mahler par l’Orchestre du Concertgebouw d’Amsterdam sous la direction de Mariss Jansons à la salle Pleyel, Paris.
Mahler en perfections
Un des concerts les plus attendus de cette fin d’année, la venue à Paris de l’Orchestre royal du Concertgebouw d’Amsterdam avec son chef principal Mariss Jansons a rempli la salle Pleyel d’un public enthousiaste, un soir qui par le hasard des programmations livrait un choix crucial aux mélomanes parisiens. Grand concert et triomphe bien mérité !
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Certains soirs, c’est bien connu, le mélomane parisien ne sait où donner de l’oreille, et c’est encore le cas ce jeudi pour des salles pleines avec au Châtelet la suite du cycle Mahler de l’Orchestre national de France avec Gatti et Goerne, le récital d’Edita Gruberova au Théâtre des Champs-Élysées, Platée et Casse-Noisette à l’Opéra et ce concert de l’Orchestre du Concertgebouw d’Amsterdam dirigé par Mariss Jansons.
Au programme la colossale 2e symphonie de Mahler en route pour une petite tournée européenne, servie de manière superlative par cette grande phalange de tradition mahlérienne qui en donnera le cycle complet étalé sur trois saisons avec les chefs les plus prestigieux dans cet univers.
Et c’est un concert perfection ! Pas de ces perfections glaçantes où rien ne dépasse mais rien n’impressionne. Plutôt la très réconfortante perfection instrumentale qui fait que chaque pupitre, chaque instrument pris individuellement joue sa part sans bavure, mais avec la part personnelle de musicalité et d’humanité qu’il doit y apporter.
Et de fait, aux longs saluts finaux, Mariss Jansons a bien dû faire applaudir un par un ces bois aux sonorités miraculeuses, ces vents aux tons chauds et infaillibles, ces percussions d’une précision et d’une intensité inouïes, ces cordes qui savent être grinçantes dans le Scherzo, lumineuses de sérénité dans Urlicht et moelleuses dans le Finale.
Et ses deux solistes, Ricarda Merbeth et Bernarda Fink, grandes personnalités des scènes lyriques qui savent se glisser avec humilité dans la texture orchestrale d’une symphonie qui fut, pourtant longtemps après Beethoven, l’une des premières à faire éclater le modèle classique pour y intégrer la spiritualité du chant.
Jansons est certainement le maître d’œuvre de cette impression de perfection qui jamais ne lasse, sachant toujours dévoiler des détails nouveaux mais sans ostentation, établir des équilibres sur le fil du rasoir entre les différentes fractions de ses troupes et donner un ton singulier à chacun des mouvements de cette œuvre composite.
Le mordant, grinçant même, du Scherzo précité, écho au Sermon de saint Antoine de Padoue traité par Mahler dans le domaine du Lied, est tout aussi original que la dramatisation savamment cultivée du Finale où l’on peut en outre apprécier une autre fraction de la perfection dans le travail effectué depuis trois ans par Matthias Brauer avec le Chœur de Radio France, somptueux de timbre et de prononciation dans l’explosion de la Résurrection terminale.
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Salle Pleyel, Paris Le 17/12/2009 Olivier BRUNEL |
| 2e symphonie de Mahler par l’Orchestre du Concertgebouw d’Amsterdam sous la direction de Mariss Jansons à la salle Pleyel, Paris. | Gustav Mahler (1860-1911)
Symphonie n° 2 en ut mineur « Résurrection »
Bernarda Fink, mezzo-soprano
Ricarda Merbeth, soprano
Chœur de Radio France
préparation : Matthias Brauer
Orchestre du Concertgebouw d’Amsterdam
direction : Mariss Jansons | |
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