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CRITIQUES DE CONCERTS |
21 décembre 2024 |
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Malgré le succès remporté en 1843 lors de sa création à Vienne, Maria di Rohan dut attendre la deuxième moitié du XXe siècle pour revenir à l'affiche. C'est curieux, car, au moins dans sa version originale, la partition est vive, concise et portée par un bel élan dramatique.
Drame de la jalousie où la malheureuse Marie est crue coupable d'adultère par son mari le comte de Chalais alors qu'elle a seulement cherché, et réussi, à le sauver des prisons de Richelieu. Elle ne meurt pas mais est vouée à l'opprobre.
Le metteur en scène Bruno Berger-Gorski et Karin Fritz auteur des costumes et décors on fait les bons choix : dans de sobres costumes situant bien l'époque Louis XIII du drame, ils jouent le jeu d'un décor très moderne, très habile, fait de contrastes de volumes grâce à une tournette basculante, de contrastes de couleurs, avec des rouges, des blancs et des noirs bien francs, avec aussi quelques éléments symboliques.
Cette cohabition de l'ancien et du très moderne trouve son unité dans une direction d'acteur puissante, intelligente, donnant toute leur force aux situations, sans excès de réalisme, mais avec de vrais moyens de théâtre dramatique.
On y croit à chaque seconde, d'autant que les chanteurs sont jeunes, tous dotés d'excellentes voix et d'une grande conviction. Kathleen Casello possède la voix bel cantiste du rôle, colorée, souple, riche d'aigus lumineux ou tendres.
Le jeune ténor argentin Dario Schmunck dispose d'un véritable timbre d'or qui est un don des Dieux ! À lui d'en faire à l'avenir toujours un aussi bon usage. complétant le trio principal, le baryton Vladimir Stoyanov impressionne autant par la qualité de son chant que par celle de son jeu.
L'orchestre, un peu plus germanique qu'italien par la sonorité, se tire avec les honneurs d'une partition que le maestro Boncompagni connaît dans ses moindres recoins. Une excellente soirée d'opéra et une leçon de mise en scène pour tous ceux qui ne savent pas équilibrer modernité et tradition.
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Théâtre, Aachen Le 25/06/2000 Gérard MANNONI |
| Marie de Rohan de Donizetti Ă Aix-la-Chapelle, Allemagne. | Maria di Rohan de Gaetano Donizetti
Orchestre symphonique d Aix-la-Chapelle
Choeur du Théâtre d'Aix-la-Chapelle
Direction musicale : Elio Boncompagni
Mise en scène : Bruno Berger- Gorski
DĂ©cors et costumes : Karen Fritz
Avec Kathleen Casello (Maria de Rohan), Dari Schmuck (Riccardo, comte de Chalais), Vladimir Stoyanov (Enrico, duc de Chevreuse), Wolfgang Biebuyck (De Fiesque), Johannes Piorek (vicomte de Suze), Andreas Joost (Armand de Gonde), Hans Schaapkens (Aubry, secrétaire du comte de Chalais), Manfred Reiner (serviteur des ducs de Chevreuse). | |
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