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CRITIQUES DE CONCERTS |
30 octobre 2024 |
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Concert Rachmaninov de l’Orchestre national de France sous la direction de Gianandrea Noseda, avec la participation du pianiste Boris Berezovsky au Théâtre des Champs-Élysées, Paris.
Concert patchwork
Programme long et disparate pour ce concert de l’Orchestre national de France au Théâtre des Champs-Élysées pourtant consacré tout entier à Sergeï Rachmaninov, mais qui donne heureusement une occasion de plus cette saison d’entendre le formidable pianiste Boris Berezovsky dans le rare Quatrième Concerto du compositeur russe.
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Si le programme de ce concert de l’ONF consacré à Rachmaninov se donne bonne conscience en signalant que les trois œuvres au programme « témoignent des doutes existentiels du compositeur », il n’en demeure pas moins un trop long et disparate programme, même pour une soirée consacrée à un seul compositeur, fût-elle soutenue par la Fondation Rachmaninov.
Boris Berezovsky est décidemment très présent à Paris cette saison après ses incroyables Études d’exécution transcendantes de Liszt et quelques séances de musique russe à Pleyel. Et qui s’en plaindrait-il ? Il est toujours impressionnant de voir entrer sur scène ce musicien à l’allure athlétique et décontractée s’asseoir au piano en semblant l’effleurer pour en tirer les plus merveilleuses sonorités dans les œuvres les plus virtuoses.
Il n’avait pas la partie facile avec le Concerto n° 4 de Rachmaninov, œuvre de l’exil américain et véritable rareté au concert, si mal accueilli à sa création et sans cesse remis sur le métier par un compositeur qui avait perdu en quittant sa patrie sinon la foi créatrice, du moins l’inspiration facile.
Effectivement, on y sent une baisse de la verve mélodique au bénéfice d’une plus grande richesse et fantaisie dans l’écriture rythmique avec sa partie orchestrale nourrie de musique américaine, particulièrement de jazz. Berezovsky, plus que Gianandrea Noseda qui ne semble pas bien guider l’orchestre dans une direction constante, rend justice à cette œuvre qui après maintes révisions est digne de son compositeur.
Mais quelle idée démagogique et inutile de bisser la moitié du troisième mouvement si ce n’est par volonté d’effacer dans la mémoire du public la seule chose qui ait besoin d’être défendue dans cette œuvre, la fragilité de son unité !
On ne peut pas dire que l’Orchestre national brille particulièrement dans les deux cantates le Printemps et les Cloches qui encadrent le concerto. Probablement mieux préparé, le Chœur de Radio France lui vole la vedette dans les deux cas. On ne répétera jamais assez le préjudice que peut créer à nos orchestres parisiens la déferlante de formations internationales de très haut niveau que la multiplication des programmations symphoniques des théâtres offrent aux mélomanes de la Capitale.
Les solistes russes invités pour défendre ces deux cantates le font avec honneur. Grandes et efficaces voix, très typiques de l’École Russe d’aujourd’hui, elles n’ont toutefois pas particulièrement de charme. On retiendra cependant celles de la basse Alexeï Tanavitsky, malgré une tendance un peu trop marquée à la véhémence, et celle du soprano Dina Kuznetsova.
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Théâtre des Champs-Élysées, Paris Le 08/04/2010 Olivier BRUNEL |
| Concert Rachmaninov de l’Orchestre national de France sous la direction de Gianandrea Noseda, avec la participation du pianiste Boris Berezovsky au Théâtre des Champs-Élysées, Paris. | Sergeï Rachmaninov (1873-1943)
Vesna (Le Printemps), cantate profane pour baryton solo chœur et orchestre op. 20
Concerto pour piano et orchestre n° 4 en sol mineur op. 40
Boris Berezovsky, piano
Kokola (Les Cloches), cantate pour soli, chœur et orchestre op. 35
Dina Kuznetsova soprano
Kostyantyn Andreyev ténor
AlexeĂŻ Tanovitsky baryton-basse
Chœur de Radio-France
préparation : Michael Gläser
Orchestre national de France
direction : Gianandrea Noseda | |
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