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CRITIQUES DE CONCERTS 21 décembre 2024

Nouvelle production d’Armide de Lully dans une mise en scène de Pascal Rambert et sous la direction d’Antoine Plante au Théâtre de Gennevilliers.

Une Armide texane
© Amitava Sarkar

L’opéra envahit tout y compris les théâtres de la couronne parisienne. Pascal Rambert, directeur de la belle scène de Gennevilliers, propose chaque année une pièce lyrique. Cette fois, c’est Armide, chef-d’œuvre de Lully qu’il a revisité avec des musiciens du Mercury Baroque Ensemble cet été à Houston et aujourd’hui à Gennevilliers. Décoiffant, malgré un français souvent plus texan que digne de la cour.
 

Théatre, Gennevilliers
Le 18/09/2010
Nicole DUAULT
 



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  • Voici de quoi faire frĂ©mir les ayatollahs du baroque et rĂ©jouir tous ceux qui voient dans la confusion des genres matière Ă  innovation. Quand dans la subtile musique de Lully, jouĂ©e sur des instruments copies d’anciens, on est secouĂ© par des percussions modernes, le spectateur habituĂ© aux sonoritĂ©s retrouvĂ©es des maĂ®tres du baroque (Christie, Minkowski, Rousset et consort) est figĂ© dans son fauteuil.

    Le chef canadien d’origine, Antoine Plante, explique à l’issue du spectacle que ses percussions anciennes… sont restées à Houston. Quand une bonne partie de l’œuvre, dont les magnifiques ballets, est escamotée, le spectateur, là encore, est stupéfait.

    Quand la mise en scène situe l’action dans un pays du Golfe en guerre où Renaud, GI désabusé, joue au golf, on est amusé. Scènes de torture comme on en voit dans les reportages sur l’Irak, héroïne genre star hollywoodienne des années 1950 arrivant en voiturette électrique, vidéo omniprésente, accumulation d’ordinateurs portables, valse de néons, 4X4 transportant les troupes : malgré tous ces clichés de la mise en scène actuelle, la curiosité est maintenue.

    Armide survit à ces traitements peu orthodoxes. Pascal Rambert a, paraît-il, séduit Houston et maintient l’attention du public de Gennevilliers. Celui-ci ne s’ennuie jamais et semble ravi. La distribution est approximative, avec un Renaud fadasse et vacillant, difficilement compréhensible. Quant à l’Armide d’Isabelle Cals, elle est vocalement convaincante mais on ne comprend pas un traître mot de ce qu’elle chante. Au Texas, il y avait paraît-il le surtitrage. On l’aurait souhaité aussi dans le 92 !




    Théatre, Gennevilliers
    Le 18/09/2010
    Nicole DUAULT

    Nouvelle production d’Armide de Lully dans une mise en scène de Pascal Rambert et sous la direction d’Antoine Plante au Théâtre de Gennevilliers.
    Jean-Baptiste Lully (1632-1687)
    Armide, tragédie en musique en un prologue et cinq actes LWV71 (1686)
    Livret de Philippe Quinault d’après d’après la Jérusalem délivrée du Tasse
    Ensemble vocal Lumen de Lumine
    Orchestre Mercury Baroque de Houston
    direction : Antoine Plante
    mise en scène : Pascal Rambert
    préparation des chœurs : Didier Louis

    Avec :
    Isabelle Cals (Armide), Zachary Wilder (Renaud), Sumner Thompson (Hidraot / la Haine), Lauren Snouffer (Phenice / la Gloire), Sarah Mesko (Sidonie / la Sagesse).

     


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