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CRITIQUES DE CONCERTS |
21 décembre 2024 |
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Récital ¡ México ! du ténor Rolando Villazón dans le cadre des Grandes Voix au Théâtre des Champs-Élysées, Paris.
Villazón jubile avec ¡ México !
Il a la grâce, le charisme, l’affect, et la voix intacte après bien des soucis. Il est l’un des ténors les plus adulés de Paris où il est installé avec femme et enfants. Quoi qu’il chante, le Franco-Mexicain Rolando Villazón remplit les salles comme cette semaine le Théâtre des Champs-Élysées où son récital México ! a été doublé.
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Théâtre des Champs-Élysées, Paris
Le 12/11/2010
Nicole DUAULT
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La série des Grandes Voix est le plus souvent consacrée aux superstars du lyrique dans des programmes plutôt élitistes. Parfois, il y a des entorses comme ces chansons mexicaines interprétées par Rolando Villazón. Elles ont été enregistrées sous le titre ¡ México ! par Deutsche Grammophon pour le bicentenaire de l’indépendance du Mexique et le centenaire de la révolution.
Le ténor les susurre, les clame et les vit sur scène avec l’implication et la ferveur qui lui sont habituelles à l’opéra. La main sur le cœur, vêtu d’une chemise à paillettes noires, sourire enjôleur, il est un irrésistible crooner. Beaucoup d’autres ténors, de Pavarotti à Alagna en passant par Domingo, se sont mis à la chansonnette alors qu’ils étaient au faîte de leur gloire. Le but évident, plus que de conquérir de nouveaux fans au lyrique, est d’arrondir leur fortune. Villazón n’échappe évidemment pas à la règle.
Le Franco-Mexicain a évité le style variétés et les arrangements clinquants. Accompagné par une formation de chambre, presque baroque, aux sonorités chatoyantes pleines de couleurs et de contrastes, les Bolivar Soloists, il se fait intime. C’est sympathique, charmant, enthousiasmant, pétillant et toujours sans amplification.
Avec des romances que l’on connaît comme Besame mucho ou Cielito lindo, il met le public en délire. Entre deux chansons, il empoigne cette fois un micro et parle, parle, parle. Il conte des anecdotes. Parmi celles-ci, un directeur musical vient auditionner des chanteurs lyriques au Mexique. Au premier, il demande ce qu’il a préparé. Celui-ci répond la Cucaracha. Il l’écoute. Le second de même, le troisième identique.
Lassé, le producteur demande au quatrième si lui aussi va chanter la Cucaracha. Il répond par la négative avant d’entonner : « la cucaracha, la cucaracha… » Rires de la salle tandis que Villazón évidemment se met à chanter l’histoire de ce petit cafard qui ne peut plus marcher parce qu’il n’a pas de marijuana à fumer !
Le ténor fait découvrir aussi une chanson du compositeur Daniel Catan. Son opéra Il Postino vient de triompher à Los Angeles. Il sera donné en juin 2011 au Châtelet avec, dans le rôle du poète Pablo Neruda, un autre tenorissimo, l’Espagnol Plácido Domingo.
Mais ce que la plupart des fans de Villazón sont venus entendre, c’est bien autre chose : l’état de la voix de l’un des ténors majeurs de notre époque. Elle paraît intacte, soyeuse et bien posée. À la fin de son programme, il reprend le micro et raconte la maladie des cordes vocales qu’il a surmontée. Il évoque les quinze spécialistes qu’il a consultés de par le monde avant de rencontrer les médecins français qui l’ont soigné. Ceux-ci sont dans la salle. Villazón les appelle par leurs prénoms et leur demande de se lever. Ovation du public.
Des spectateurs s’approchent de la scène et apportent fleurs et cadeaux au chanteur. En attendant que Villazón revienne à l’opéra, il passera du côté de la mise en scène en janvier à Lyon pour une de ses œuvres fétiches, le Werther de Massenet.
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Théâtre des Champs-Élysées, Paris Le 12/11/2010 Nicole DUAULT |
| Récital ¡ México ! du ténor Rolando Villazón dans le cadre des Grandes Voix au Théâtre des Champs-Élysées, Paris. | ¡ México !
Chansons populaires mexicaines
Bolivar Soloists
Rolando Villazón, ténor | |
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