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CRITIQUES DE CONCERTS |
21 décembre 2024 |
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Concert de l’Orchestre de l’Opéra de Paris sous la direction de Philippe Jordan, avec la participation du pianiste François-Frédéric Guy à l’Opéra Bastille.
Magistral et sans concessions
Opéra Bastille comble et très gros succès pour ce concert symphonique de la plus haute tenue musicale. L’Orchestre de l’Opéra de Paris, en totale osmose avec son chef Philippe Jordan, dans un programme Brahms-Chostakovitch sans démagogie. Un programme tout aussi exemplaire dans ces deux univers pourtant si presque opposés.
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Le Deuxième Concerto pour piano de Brahms, et la Quinzième Symphonie de Chostakovitch, ce n’est pas a priori un programme très facile. La salle de l’Opéra Bastille est néanmoins comble, preuve de la popularité acquise désormais tant par l’orchestre maison que par son chef et par le pianiste François-Frédéric Guy. Une constatation réconfortante.
Et de fait, en première partie, c’est une très personnelle et très prenante approche de l’univers brahmsien qui nous est proposée. Un Brahms en pleine maturité, qui s’exprime avec une sorte de lumineuse sérénité, largement, en quatre amples mouvements ne demandant aucune violence ni aucun lyrisme trop extraverti. Juste une générosité radieuse, dans des sonorités chaleureuses, en particulier dans cet extraordinaire dialogue avec le violoncelle solo au cours de l’Andante.
Un moment exceptionnel d’intimité partagée. Chef et soliste ont su trouver tout au long de ces pages les couleurs parfaites et la retenue expressive d’un romantisme si bien assumé qu’il n’a plus besoin de chercher un langage trop fantasque ni trop déchaîné. Toucher d’une force sans brutalité de François-Frédéric Guy, déroulant aussi un phrasé d’une belle liberté en osmose totale avec l’orchestre. Un vrai bonheur.
Et puis, en deuxième partie, une autre page monumentale mais tout en demi-teintes, avec cette ultime symphonie de Chostakovitch, souvent considérée comme son testament musical. Avec ses délicates interventions du glockenspiel et des timbales, celles du tuba – magnifique soliste ! – et des cuivres, du violoncelle et du violon aussi, la Quinzième Symphonie, truffée de citations fugitives de Rossini, de Wagner et du compositeur lui-même, est bien une sorte de résumé de l’expérience humaine et politique personnelle de Chostakovitch, mais dans un monde sonore un peu irréel, mesuré, translucide, d’une incroyable poésie et d’une totale profondeur de pensée.
Sous la baguette inspirée de Philippe Jordan, ciselant chaque détail, mettant en valeur chaque beauté un peu cachée, chaque trouvaille originale, recréant aussi tout le drame contenu et parfois dissimulé dans une musique qui oscille entre séduction et désespoir, tous les pupitres de l’orchestre affirment la qualité supérieure à laquelle cette formation est aujourd’hui parvenue.
S’il est un choix pour lequel Nicolas Joel eut la main heureuse, c’est bien celui de Philippe Jordan comme directeur musical !
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Opéra Bastille, Paris Le 18/01/2011 Gérard MANNONI |
| Concert de l’Orchestre de l’Opéra de Paris sous la direction de Philippe Jordan, avec la participation du pianiste François-Frédéric Guy à l’Opéra Bastille. | Johannes Brahms (1833-1897)
Concerto pour piano et orchestre n° 2 en sib majeur op. 83
François-Frédéric Guy, piano
Dimitri Chostakovitch (1906-1975)
Symphonie n° 15 en la majeur op. 141
Orchestre de l’Opéra national de Paris
direction : Philippe Jordan | |
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