|
|
CRITIQUES DE CONCERTS |
21 décembre 2024 |
|
Début de l’intégrale Beethoven du Chamber Orchestra of Europe sous la direction de Bernard Haitink à la salle Pleyel, Paris.
Haitink rajeunit Beethoven
Un chef de légende et de tradition, le Néerlandais Bernard Haitink ; un orchestre d’élite, le Chamber Orchestra of Europe : l’éclat était certain et le résultat éblouissant dans des symphonies de Beethoven revisitées, bien dans la mouvance de celles qu’a gravées Haitink avec le LSO voici maintenant quelques saisons.
|
|
Bons baisers d’Eltsine
RĂ©gal ramiste
L'Étrange Noël de Mrs Cendrillon
[ Tous les concerts ]
|
L’Europe musicale existe. Le Chamber Orchestra of Europe (COE) en témoigne. Cette curieuse formation réunissant des musiciens de différentes nationalités européennes possède une homogénéité et une énergie à faire pâlir d’envie bien des orchestres nationaux.
Elle fut fondée en 1981, par un groupe d’artistes issus de l’Orchestre des Jeunes de l’Union Européenne qui voulaient continuer à jouer ensemble. Dix-huit d’entre eux font toujours partie de cette phalange de cinquante-sept membres qui poursuivent parallèlement leur propre carrière de solistes internationaux.
La cohésion du COE résulte du recrutement des musiciens ; ils se cooptent par affinité et s’autogèrent. Il en résulte une complicité, une énergie et une joie de jouer qui transparaissent en permanence.
Parmi eux, quelques Français : la bien connue violoniste Aki Saulière fait également partie du Quatuor Capuçon. Le hautboïste François Leleux est passé par l’Orchestre national de France et le clarinettiste Romain Guyot est issu de l’Orchestre de l’Opéra de Paris. Ils jouent tous deux au sein de l’Ensemble à vent Paris-Bastille.
Dynamique, le Chamber Orchestra of Europe a travaillé les symphonies de Beethoven sous la baguette de Nikolaus Harnoncourt et il a enregistré dans les années 1990 avec ce pionnier du baroque une version décapante qui reste une référence.
Bernard Haitink, lui, privilégie la simplicité et la transparence. À la tête de cet orchestre de chambre, il enlève tout le pathos dans lequel tant de chef noient les symphonies de Beethoven. Il fait la synthèse de la tradition et, à petite dose, d’un apport du baroque.
Le vieux chef néerlandais est radieux quand il monte sur le podium de la salle Pleyel au milieu de cet orchestre qui fête ses trente ans. Les deux concerts (le premier avec l’ouverture de Fidelio puis les Huitième et Cinquième Symphonie, le second avec la Symphonie n° 2 et l’Héroïque) font évidemment le plein de spectateurs.
Partitions toujours fermées sur son pupitre, Bernard Haitink donne une véritable leçon de direction, tout en élégance, en raffinement, en finesse, en fraîcheur, accélérant même la Marche funèbre de l’Héroïque.
À 82 ans, Haitink jubile. Et Beethoven n’a jamais paru aussi vivant et aussi jeune. La suite en mars.
| | |
|
Salle Pleyel, Paris Le 19/01/2011 Nicole DUAULT |
| Début de l’intégrale Beethoven du Chamber Orchestra of Europe sous la direction de Bernard Haitink à la salle Pleyel, Paris. | Ludwig van Beethoven (1770-1827)
Fidelio, ouverture
Symphonie n° 8 en fa majeur op. 93
Symphonie n° 5 en ut mineur op. 67
Symphonie n° 2 en ré majeur op. 36
Symphonie n° 3 en mib majeur op. 55, « Eroica »
Chamber Orchestra of Europe
direction : Bernard Haitink | |
| |
| | |
|