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CRITIQUES DE CONCERTS |
31 octobre 2024 |
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Concert symphonique de l’Orchestre de l’Opéra national de Paris sous la direction de Georges Prêtre à la salle Pleyel, Paris.
Ronron de bonheur
Concert délocalisé à Pleyel pour l’Orchestre de l’Opéra national de Paris dirigé pour un soir par Georges Prêtre dans Brahms, Poulenc et Ravel. Hommage à celui qui donna tant pour cette maison, dans une salle à guichets fermés, en présence du ministre de la Culture, mais sans l’ambiance électrique des grands soirs.
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Encore très vif pour ses quatre-vingt-sept ans, Georges Prêtre avait pour ce concert préparé un programme copieux. Peut-être un peu trop ambitieux avec pour première partie un des monuments de la symphonie romantique allemande qui n’est pas vraiment dans les habitudes de répertoire de cet orchestre, même dans ses activités symphoniques.
L’orchestre, très en forme, ne soulève cependant pas le monument qu’est la Deuxième Symphonie de Brahms au niveau des grandes interprétations des chefs allemands d’hier ni d’aujourd’hui. Les quelques flottements repérés çà et là ne sont pas le problème principal. C’est l’incapacité à fluidifier le discours, à créer des climats, à soulever l’orchestre d’un seul tenant, notamment dans le premier mouvement plutôt que de faire entendre des blocs instrumentaux, certes impeccables individuellement mais non fondus.
Joué en grand effectif, les Biches de Poulenc dans sa version suite pour orchestre n’a pas le côté frais et incisif ni la fluidité qu’il devrait avoir dans la version de ballet. Mais Prêtre réussit à insuffler à l’orchestre sa jovialité, sa complexité d’influences foisonnante, son érotisme diffus et l’entrain moqueur qui y rôde.
Daphnis et Chloé, suite n° 2 de Ravel, ballet plus musclé (symphonie chorégraphique en trois parties), autre commande de Diaghilev et morceau de résistance qui termine ce programme en est le meilleur avec un enthousiasme non retenu de la part des musiciens. Inutile de se référer au tortueux argument de Fokine pour sentir les influences grecques des passions et des éléments que suit de façon lointaine l’écriture instrumentale.
Un charme discret prédomine jusqu’à la grande explosion de joie de la Danse générale finale. L’orchestre se montre souverain d’un bout à l’autre de cette musique de ballet transcendée dans le genre symphonique. Très acclamé par un public reconnaissant, Prêtre rappelle quel grand chef lyrique il est avec la Barcarolle des Contes d’Hoffmann d’Offenbach murmurée par un orchestre semblant ronronner de bonheur.
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Salle Pleyel, Paris Le 19/04/2011 Olivier BRUNEL |
| Concert symphonique de l’Orchestre de l’Opéra national de Paris sous la direction de Georges Prêtre à la salle Pleyel, Paris. | Johannes Brahms (1833-1897)
Symphonie n°2 en ré majeur, op. 73
Francis Poulenc (1899-1963)
Les Biches, suite d’orchestre
Maurice Ravel (1875-1937)
Daphnis et Chloé, suite n° 2
Orchestre de l’Opéra national de Paris
direction : Georges PrĂŞtre | |
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