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CRITIQUES DE CONCERTS |
21 décembre 2024 |
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Concert de l’Orchestre symphonique de Pittsburgh sous la direction de Manfred Honeck, avec la participation de la pianiste Hélène Grimaud à la salle Pleyel, Paris.
De l’intimité au sabbat
Sous la direction de Manfred Honeck, le Pittsburgh Symphony Orchestra s’impose salle Pleyel dans une Cinquième Symphonie de Tchaïkovski digne d’une véritable épopée romantique, notamment dans un Finale à réveiller les morts, après un Quatrième Concerto pour piano de Beethoven intime, sur la réserve, par une Hélène Grimaud inégale.
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D’une veste gris argent ajustée à manches longues ne sortent que les mains, d’un pantalon noir le bout des chaussures sur les pédales, et la belle chevelure cache le profil. De même, l’esthétique du jeu d’Hélène Grimaud dans le Quatrième Concerto de Beethoven semble-t-elle préserver son intimité. L’émotion n’apparaît guère dans une interprétation pénétrée de grandeur, dont la justesse ne livre pas pour autant sa vision.
Et si de très jolis moments, notamment dans l’Andante sous le toucher nuancé de la pianiste, compensent des sonorités souvent écourtées, le brillo de la virtuosité manque parfois de rigueur et par suite de clarté, les deux mains alternent leur musicalité au détriment l’une de l’autre.
À ses côtés, le Pittsburgh Symphony Orchestra, sous la conduite de Manfred Honeck, son chef depuis 2008, plombe ses attaques et ne se soucie pas trop de précision. Le plaisir de notre écoute tient donc plus à la connaissance de l’œuvre que ses interprètes, peu fusionnels, nous offrent fidèlement mais sans jamais la transcender, qu’à la révélation d’une empathie profonde pour ses drames, ses méditations et ses élans.
Or chef et orchestre vont se métamorphoser dans la Cinquième Symphonie de Tchaïkovski. La clarinette et le basson nous prennent à cœur dès son ouverture, les solistes s’engagent – le timbalier s’impose du début à la fin – et leur expressivité compensera les failles de l’homogénéité des archets et les approximations de certains tutti aux fortissimi peu canalisés mais débordants de passion.
Honeck dirige par cœur, ne s’embarrasse d’aucune réserve pour oser les sentiments extrêmes, des plus sombres aux plus conquérants, impose la netteté saisissante de coupures magistrales, exalte le caractère épique du romantisme de cette symphonie sans trop en pénétrer les paradoxes tourmentés, et dans un crescendo frénétique entraînera ses musiciens tout feu tout flammes vers un sabbat final à réveiller les morts.
Apothéose alors de tout l’orchestre. Qui renouvelle sa maîtrise des rythmes fous dans un bis de Katchatourian parfaitement délirant.
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Salle Pleyel, Paris Le 07/09/2011 Claude HELLEU |
| Concert de l’Orchestre symphonique de Pittsburgh sous la direction de Manfred Honeck, avec la participation de la pianiste Hélène Grimaud à la salle Pleyel, Paris. | Ludwig van Beethoven (1770-1827)
Concerto pour piano n° 4 en sol majeur op. 58
Hélène Grimaud, piano
Piotr Ilitch TchaĂŻkovski (1840-1893)
Symphonie n° 5 en mi mineur op. 64
Pittsburgh Symphony Orchestra
direction : Manfred Honeck | |
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