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CRITIQUES DE CONCERTS |
21 décembre 2024 |
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Concerts du Cleveland Orchestra sous la direction de Franz Welser-Möst à la salle Pleyel, Paris.
Un raffinement distancié
Suite du défilé des meilleurs orchestres mondiaux à la salle Pleyel dans une saison assurément riche en la matière. L’une des formations les plus séduisantes aura été l’Orchestre de Cleveland sous la baguette de Franz Welser-Möst, pour deux concerts tout de rigueur et de raffinement, ne cédant en rien aux effets faciles de tant d’interprétations en vogue.
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Considéré comme l’un des fameux Big five américains, l’Orchestre de Cleveland n’était pas venu à Paris depuis plus de deux ans. Directeur de cette formation depuis 2002 mais aussi de l’Orchestre de l’Opéra de Vienne, l’Autrichien Franz Welser-Möst (51 ans) allie rigueur et raffinement. À peine le maestro esquisse-t-il un sourire lors des saluts : distant, constamment sur la réserve, il distille l’expressivité dans la sobriété et la luminosité.
Bon choix que ce premier concert ouvert avec Agon (1957) de Stravinski, musique rarement jouée en concert mais que les balletomanes de l’Opéra de Paris connaissent bien pour l’avoir souvent vue avec la chorégraphie de Balanchine. Sans doute apprécie-t-on plus ici en concert la netteté et la clarté des instrumentistes et notamment du violoniste William Preucil. Les cordes du Cleveland, peut-être encore plus fines et transparentes que celles des Wiener Philharmoniker, font partie de la légende de la formation.
Dans les Métamorphoses (1945) de Strauss, elles touchent au sublime. La grandeur de Welser-Möst est de ne pas en rajouter, de privilégier la douceur, la fluidité et la sobriété. Certes, l’orchestre aurait pu être davantage emporté dans le lyrisme de ce chant de constatation désespéré des ravages des bombardements de la fin de la Seconde Guerre mondiale.
Tel n’est pas le propos du chef autrichien qui, dans la Quatrième Symphonie de Tchaïkovski, retiendra de la même manière le sentimentalisme et l’épanchement si fréquents dans d’autres interprétations. Dans le Finale, lorsqu’il ouvrira les vannes, il prendra la dimension d’un bombardement nucléaire, sans doute pour anticiper la Doctor Atomic Symphony de John Adams donnée le lendemain.
Dans ce second programme, la déception viendra d’un Boléro de Ravel dépourvu de sensibilité. En revanche les cordes, encore les cordes, se seront surpassées dans une interprétation somptueuse de la si difficile Symphonie Écossaise de Mendelssohn. Pour clore ces deux concerts, le maestro et ses musiciens donnent en bis un radieux Apollon Musagète de Stravinski.
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Salle Pleyel, Paris Le 26/10/2011 Nicole DUAULT |
| Concerts du Cleveland Orchestra sous la direction de Franz Welser-Möst à la salle Pleyel, Paris. | 25 octobre :
Igor Stravinski (1882-1971)
Agon , ballet pour douze danseurs (1957)
Richard Strauss (1864-1949)
MĂ©tamorphoses, Ă©tude pour 23 cordes solistes op. 142 (1946)
Piotr Ilitch TchaĂŻkovski (1840-1893)
Symphonie n° 4 en fa mineur op. 36 (1878)
26 octobre :
Felix Mendelssohn-Bartholdy (1809-1847)
Symphonie n° 3 en la mineur op. 56, « Écossaise » (1842)
John Adams (*1947)
Doctor Atomic Symphony (2007)
Maurice Ravel (1875-1937)
Boléro (1928)
The Cleveland Orchestra
direction : Franz Welser-Möst | |
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