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CRITIQUES DE CONCERTS |
21 décembre 2024 |
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Récital de la mezzo-soprano Sophie Koch accompagnée au piano par François-Frédéric Guy à l’Amphithéâtre Bastille, Paris.
Le temps d’un bis
Dans la série Convergences, avec comme très souvent un fort taux de remplissage et un enthousiasme soutenu du public, l’Opéra de Paris proposait, autour de Tannhäuser, un récital consacré à Liszt et Wagner par l’interprète de Vénus dans l’actuelle production, la mezzo soprano Sophie Koch, accompagnée au piano par François-Frédéric Guy.
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On est allé à ce récital de l’Amphithéâtre de l’Opéra Bastille pour entendre la formidable chanteuse d’opéra qu’est Sophie Koch, très présente sur la scène de cette maison, notamment en ce début de saison en Vénus de Tannhäuser. On avoue une relative déception et avoir eu plus de satisfaction à découvrir son accompagnateur, le pianiste François-Frédéric Guy.
La froideur du lieu, si peu propice à l’exercice du récital de mélodies et de Lieder, y est certainement pour beaucoup. Il faut des tempéraments de nature incandescente comme celui d’Anna Caterina Antonacci la saison dernière pour chauffer cet amphithéâtre idéal pour de petites productions lyriques mais glaçant pour le chant soliste et la musique de chambre.
Et puis la qualité vocale de Sophie Koch, une voix qui projette bien mais dont la nature se passe difficilement de la chaleur et des couleurs de l’orchestre et qui à nu n’a pas une précision d’attaque toujours bien nette, ne nous a cette fois pas convaincu.
L’ascétisme des mélodies françaises de Liszt sur des vers de Victor Hugo demande d’y apporter plus de chaleur que ce qu’a pu, sans qu’il y ait à redire sur la musicalité de son interprétation, y infuser Sophie Koch malgré l’habileté de François-Frédéric Guy à lui apporter un soutien harmonique efficace.
Plus à l’aise dans le Lied, la mezzo anime mieux sa Lorelei, mais sans y mettre la magie qu’on en attend ni même à l’autre Heine, Im Rhein, im schönen Strome, deux poèmes à qui Liszt n’a pas conféré la même chaleur que Schumann.
François-Frédéric Guy assure les intermèdes entre les groupes de mélodies de ce programme avec des qualités de sonorité, un contrôle et une maîtrise de la couleur tout à fait étonnants dans le long Pensée des morts des Harmonies poétiques et religieuses de Liszt, et à un moindre degré dans sa transcription du Liebestod de Tristan et Isolde.
Avec les Wesendonck-Lieder de Wagner, Sophie Koch se rapproche davantage de l’opéra, son élément plus naturel. Mais privés des couleurs orchestrales (pourtant apportées secondairement à leur composition avec piano seul), ces Lieder perdent une partie de leur climat auquel l’interprète n’a pas toujours su ajouter la part de mystère, l’esprit confiné de serre dans lesquels ils doivent baigner.
On retrouve finalement Sophie Koch dans son élément, vocalement libérée dans la fin de l’arioso du Compositeur d’Ariadne auf Naxos. Élan, spontanéité, richesse du timbre, tout éclate à nouveau dans les quelques strophes de ce bis très acclamé.
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AĂ©ronef, Lille Le 04/11/2011 Olivier BRUNEL |
| Récital de la mezzo-soprano Sophie Koch accompagnée au piano par François-Frédéric Guy à l’Amphithéâtre Bastille, Paris. | Franz Liszt (1811-1886)
Comment, disaient-ils S. 276
S’il est un charmant gazon S. 276
Enfant, si j’étais roi S 283/1
Freundvoll und leidvoll S. 280/1
Die Lorelei S. 273/1
Im Rhein, im schönen Strome S 272
Pensées des morts (Harmonies poétiques et religieuses)
Mort d’Isolde
Richard Wagner (1813-1883) :
Wesendonck-Lieder
Sophie Koch, mezzo-soprano
François-Frédéric Guy, piano | |
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