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CRITIQUES DE CONCERTS |
21 décembre 2024 |
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Concert du Sinfonia Varsovia sous la direction de Grzegorz Nowak, avec la participation du pianiste Rafał Blechacz Ă la salle Pleyel, Paris.
La Pologne Ă la fĂŞte
Orchestre brillant et soliste tout en finesse, intelligence et musicalité, la Pologne a assuré une solide présence musicale pour ce concert du Sinfonia Varsovia soutenu par plusieurs institutions nationales dans le cadre la présidence par la Pologne de l’Union Européenne. Salle comble et accueil plus que chaleureux.
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Né d’une idée de Yehudi Menuhin en 1984, le Sinfonia Varsovia est, après moins de trente années d’existence, l’une des solides formations symphoniques européennes. Son directeur artistique est depuis 2008 notre compatriote Marc Minkowski, mais ce concert était placé sous la direction de Grzegorz Nowak, Principal Associate Conductor du London Philharmonic.
Jeune encore, la formation polonaise se caractérise par une harmonie très solide, notamment côté cuivres, comme la très brillante et presque bruyante Ouverture de concert op. 12, œuvre de jeunesse de Szymanowski, le montre d’entrée de jeu.
Six cors, trois trompettes, trois trombones et un tuba, plus des bois en abondance, tel l’a voulu le compositeur, sans pouvoir éviter par instants un nombre de décibels proche de la saturation. Et pourtant, la qualité intrinsèque du son comme celle des instrumentistes est sans reproche, et même spécialement digne de louanges.
Les cordes ne se situent pas tout Ă fait Ă ce niveau d’excellence, comme on peut s’en rendre compte dans le Deuxième Concerto pour piano de Chopin, mĂŞme si Rafał Blechacz galvanise Ă lui seul l’essentiel de l’attention. Jeu dĂ©cidĂ©ment assez miraculeux, non seulement par cette aisance technique tout en facilitĂ© et en souplesse, mais par l’imagination poĂ©tique prĂ©sidant Ă la traduction de ces pages mille fois entendues.
Il n’y a aucun excès dans la recherche du rubato ni des contrastes de dynamique, mais au contraire une sorte de fluidité naturelle rappelant l’improvisation, une prouesse quand on joue avec orchestre. Le son est toujours riche et sans brutalité, soyeux, lumineux, l’interprète se montre toujours engagé, avec une sorte de jubilation interne épatante, même dans le rêve du Larghetto.
Gros succès, évidemment, qui nous vaut deux bis, une Grande Polonaise brillante menée elle aussi avec une folle énergie virtuose sans aucune agressivité dans le rapport avec le clavier, puis une Mazurka, enlevée comme à la fête.
Que dire de la Symphonie Italienne de Mendelssohn qui constituait la deuxième partie du concert ? Malgré la qualité technique indiscutable des différents pupitres du Sinfonia Varsovia, on ne retrouvera pas vraiment l’un des grands charmes de cette œuvre hyper romantique, à savoir sa brillance, sa fluidité, les scintillements impalpables qui la rattachent aux meilleures pages orchestrales du compositeur.
Un rien d’éclat trop factice, des choix d’accentuation pas toujours justifiés, des contrastes de dynamique trop marqués, bref, une difficulté à trouver les clés nous ouvrant les portes de cet univers fait tout autant de nostalgie et d’états d’âme en demi-teinte que d’exaltation colorée et rythmée.
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Salle Pleyel, Paris Le 11/11/2011 GĂ©rard MANNONI |
| Concert du Sinfonia Varsovia sous la direction de Grzegorz Nowak, avec la participation du pianiste Rafał Blechacz Ă la salle Pleyel, Paris. | Karol Szymanowski (1882-1937)
Ouverture de concert en mi majeur op. 12 (1907)
Frédéric Chopin
Concerto pour piano et orchestre n° 2 en fa mineur op. 21 (1830)
Rafał Blechacz, piano
Felix Mendelssohn-Bartholdy (1809-1847)
Symphonie n° 4 en la majeur op. 90, « Italienne » (1833)
Sinfonia Varsovia
direction : Grzegorz Nowak | |
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