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CRITIQUES DE CONCERTS |
21 décembre 2024 |
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Pierre Boulez à la Cité de la Musique, Paris.
Le Festival Boulez bat son plein
Cet été, Pierre Boulez est un festival à lui seul. Entre deux frasques aixoises, le revoici à Paris dirigeant le Gustav Mahler Jugendorchester, pour un concert événement transmis en direct sur écran géant depuis le parvis même de la cité de la musique où il se produit.
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Incontestablement, Pierre Boulez, aujourd'hui, est une star. A peine entre-t-il sur l'estrade qu'il est acclamé. Et, malgré le temps maussade, nombreux sont ceux qui se pressent près de la Fontaine aux Lions pour écouter ce concert.
Boulez pédagogue : les exemples sont nombreux, et fréquents. Aujourd'hui, c'est auprès des jeunes du Gustav Mahler Jugendorchester qu'il officie- et visiblement, ils l'adorent. Ce qu'il apprend à cette formation pleine d'enthousiasme, en résidence temporaire à la Cité de la Musique et au Conservatoire de Paris, et qui donnera le même programme à Aix-en-Provence puis à Londres ? Le moyen de surmonter les obstacles les plus courants, selon lui, dans le répertoire du XXème siècle (cette indication d'époque étant prise au sens large), et qui concernent le rythme, le phrasé, l'intonation. Avec un ensemble aussi vif et aussi homogène, la tâche est aisée. L'interminable Adagio de la Symphonie n°10 de Mahler conjugue habilement lyrisme et rigueur, et les Jeux debussystes ne manquent ni de transparence ni de nerf. La mezzo soprano allemande Petra Lang n'a rien d'une colombe ; elle chante correctement mais sans frémissement aucun et d'une voix au timbre opulent mais opaque dans le grave le Lied der Waldtaube extrait des Gurre-Lieder de Schönberg. Cherche-t-on la sensualité lumineuse de la Shéhérazade de Ravel, oblitérée, ici, par un Français défaillant ? C'est dans l'orchestre qu'on la trouve. Quant au Mandarin merveilleux, qui, pour l'occasion, a récupéré trente mesures selon l'édition de Peter Bartok récemment publiée, son exubérance et son panache ne peuvent que séduire. Cette vision qui s'extériorise à l'envie pourrait être plus grinçante ; mais se plaindra-t-on que la mariée soit trop belle ?
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Cité de la Musique, Paris Le 25/07/2000 Michel PAROUTY |
| Pierre Boulez à la Cité de la Musique, Paris. | Gustav Mahler Jugendorchester
Direction : Pierre Boulez
Petra Lang (mezzo soprano)
Gustav Mahler : Adagio de la Xeme Symphonie
Claude Debussy : Jeux
Arnold Schönberg : Lied der Waldtaube extrait des Gurre-Lieder
Maurice Ravel : Shéhérazade
Bela Bartok : Le Mandarin merveilleux | |
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