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CRITIQUES DE CONCERTS |
21 décembre 2024 |
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Reprise de The Sound of music dans la mise en scène d’Emilio Sagi et sous la direction de Kevin Farrell au Théâtre du Châtelet, Paris.
Un bonheur sans nuages
Quel plaisir de retrouver pour les fêtes de fin d’année cette Mélodie du bonheur qui voilà deux ans avait enchanté le public du Châtelet ! La revoici dans la même mise en scène mais avec de nouveaux interprètes : ils sont encore meilleurs. Un bonheur intégral que ce spectacle qui fait de nouveau un triomphe.
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Les spectateurs font à nouveau un triomphe à The Sound of music. Jamais présentée en France avant que Jean-Luc Choplin, directeur du Châtelet, n’en réalise une production, c’est par le film de Robert Wise avec Julie Andrews et Christopher Plummer qu’elle avait été popularisée dans notre pays. Film couvert d’oscars en 1966, il faisait suite aux 1400 représentations du musical à Broadway. L’Angleterre n’avait pas été en reste puisqu’il a séduit le public de Londres pendant sept ans.
Ce succès s’explique par le livret et la musique. L’histoire très romancée est adaptée du récit autobiographique de Maria von Trapp (1905-1987). Dans l’Autriche de l’Anschluss, Maria est la gouvernante des sept enfants du Capitaine de la marine Georg von Trapp : un homme rigoureux, très à cheval sur les principes. C’est en chantant qu’elle les apprivoise et gagne également le cœur de leur père qui s’était privé de musique depuis la mort de sa femme.
Les Von Trapp forment une chorale. Ils profitent d’un concours de musique qu’ils remportent pour endormir la méfiance des personnalités nazies et s’enfuient en Suisse avant de gagner l’Amérique. La naïveté, le raccourci de la fiction et la transformation de leur chorale en groupe vocal folklorique auraient un peu irrité Maria, disparue en 1987. Elle aurait déclaré lors d’une émission de télévision que la vraie vie des vrais gens est toujours plus intéressante que les histoires que l’on en tire !
Quant au titre original The Sound of music, il est beaucoup plus pertinent que son appellation française la Mélodie du bonheur : l’intrigue certes parle de bonheur mais l’essentiel se réfère en permanence à la musique qui sauve la famille du nazisme. Les mélodies de Rodgers et Hammerstein sont d’une virtuosité et d’une subtilité qu’ils déclinent sur tous les modes, de l’exaltation du bonheur simple à l’angoisse face à l’Anschluss.
L’Autriche autour de Salzbourg est avec ses cimes enneigées et ses prairies verdoyantes le décor d’une romance dont la vraie vedette est cette montagne peinte sur le rideau de scène. Luxueuse, la production a fait appel au chef américain Kevin Farrell, éminent spécialiste de musicals à Broadway. Il dynamise l’Orchestre Pasdeloup et soutient des chanteurs venus pour la plupart de l’opéra.
Voix lumineuse, toute en nuances, la soprano britannique Katherine Manley est une familière de l’English National Opera. Elle brûle les planches par la générosité et l’intensité qu’elle donne à Maria. Avec son beau timbre de baryton, l’Anglais William Dazeley se produit fréquemment à Covent Garden. Il force un peu les traits mais il est irrésistible en pétaradant Capitaine von Trapp.
Jean-Luc Choplin avait déclaré, en reprenant la Mélodie du bonheur deux ans après sa création parisienne, qu’il répondait ainsi à la demande unanime de la presse et des spectateurs. Le public a toujours raison…
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Théatre du Châtelet, Paris Le 07/12/2011 Nicole DUAULT |
| Reprise de The Sound of music dans la mise en scène d’Emilio Sagi et sous la direction de Kevin Farrell au Théâtre du Châtelet, Paris. | The Sound of Music, musical de Richard Rodgers et Oscar Hammerstein, sur un livret d’Howard Lindsay et Russel Crouse
Orchestre Pasdeloup
direction : Kevin Farrell
mise en scène : Emilio Sagi
décor : Daniel Bianco
costumes : Jesus Ruiz
Ă©clairages : Caetano Vilela
Avec :
Katherine Manley (Maria Rainer), William Dazeley (Georg von Trapp), Lisa Milne (Mother Abbess), Christine Arand (Baronne Elsa Schraeder), Nicholas Garrett (Max Detweiler), James McOran-Campbell (Rolf Gruber), Rebecca Bottone (Liesl). | |
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