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CRITIQUES DE CONCERTS |
21 décembre 2024 |
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Version de concert de Tosca de Puccini par les forces du Teatro Regio de Turin sous la direction de Gianandrea Noseda au Théâtre des Champs-Élysées, Paris.
Vibrante Tosca
Alors qu’il n’est guère évident d’imposer un ouvrage aussi théâtral que Tosca en version concertante, les forces du Regio de Turin relèvent le défi avec brio grâce à une valeureuse équipe vocale – où est révélé le Mario barytonnant mais aux aigus percutants de Riccardo Massi – transcendée par la direction superlative de Gianandrea Noseda.
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Puccini après Verdi : huit mois après l’éblouissante soirée réunissant les Quattro Pezzi Sacri et de larges extraits des Vêpres siciliennes, le Regio de Turin et son directeur musical Gianandrea Noseda ont à nouveau conquis le public du TCE qui a réservé un accueil enthousiaste à une Tosca en version de concert hautement convaincante.
Cette soirée, qui sera diffusée sur France Musique le jeudi 9 février à 20h, faisait suite à une série de représentations à Turin, dans la production de Jean-Louis Grinda créée à Valence la saison dernière, et que l’Opéra de Monte-Carlo, reprendra à son tour la saison prochaine.
Selon ses habitudes, le Regio affichait deux distributions en alternance pour les rôles principaux – dont Marcello Ãlvarez en Cavaradossi – mais toute l’équipe parisienne avait, d’évidence, rôdé et peaufiné une interprétation dépassant les limites du concert avec une vraie caractérisation des personnages.
Une implication dramatique permettant une totale crédibilité théâtrale, en particulier au niveau du couple principal et des personnages secondaires remarquablement campés et chantés : ainsi le Spoletta de Luca Casalin, et le Sacristain savoureux de Matteo Peirone, tout droit sorti de l’univers de Comencini ou de Dino Risi.
Même si ses moyens sont essentiellement lyriques, avec un aigu facile et sûr mais un bas-médium et un grave à la limite des exigences du rôle, Svetla Vassileva est à tous égards une belle Tosca, dont on apprécie une prière détaillée comme une vraie prière et non comme un air de bravoure.
Révélation de la soirée, le jeune ténor italien Riccardo Massi (33 ans), emporte à l’évidence l’adhésion par son assurance, sa générosité et une voix saine d’une rare solidité, avec des aigus percutants qui devraient faire merveille dans Calaf et Manrico qu’il abordera prochainement.
Curisuement, le timbre barytonnant n’est guère italien ; le répertoire allemand (Max du Freischütz mais aussi Erik ou Siegmund), devrait lui convenir idéalement. Sans excès de nuances, mais avec un chant toujours musical et stylé, il chante avec goût, son visage tour à tour ironique, passionné ou douloureux. Ce grand gaillard forme avec la Tosca physiquement menue et fragile de la soprano bulgare un couple complémentaire.
Sans démériter, Lado Ataneli est un Scarpia sans doute efficace mais se situant dans la convention la plus éculée du personnage, sans la moindre subtilité vocale ou expressive au niveau du texte. Mais la vraie vedette de la soirée est l’orchestre à qui Noseda insuffle un élan, une énergie, une passion, un raffinement et une élégance totalement irrésistibles.
Seuls les très grands chefs parviennent à ce degré de perfection et de précision dans Puccini, tant au niveau de l’intensité dramatique que du détail musical. Encore peu connu du grand public en France, le maestro milanais, qui consacre l’essentiel de sa carrière au répertoire symphonique, s’impose à nouveau comme un chef de théâtre exceptionnel.
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Théâtre des Champs-Élysées, Paris Le 24/01/2012 Monique BARICHELLA |
| Version de concert de Tosca de Puccini par les forces du Teatro Regio de Turin sous la direction de Gianandrea Noseda au Théâtre des Champs-Élysées, Paris. | Giacomo Puccini (1858-1924)
Tosca, opéra en trois actes (1900)
Livret de Luigi Illica et Giuseppe Giacosa, d’après la pièce de Victorien Sardou
Svetla Vassileva (Tosca)
Riccardo Massi (Cavaradossi)
Lado Ataneli (Scarpia)
Francesco Palmieri (Cesare Angelotti)
Matteo Peirone (le Sacristain)
Luca Casalin (Spoletta)
Federico Longhi (Sciarrone)
Marco Sportelli (un geôlier)
Esther Zaglia (un berger)
Maîtrise de Radio France
direction : Sofi Jeannin
Chœur du Teatro Regio de Turin
direction : Claudio Fenoglio
Orchestre du Teatro Regio de Turin
direction : Gianandrea Noseda | |
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