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CRITIQUES DE CONCERTS |
21 décembre 2024 |
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Reprise de la Veuve joyeuse de Lehár dans la mise en scène de Jorge Lavelli et sous la direction d’Asher Fisch à l’Opéra de Paris.
La Veuve maussade
Personne ne résiste à un cancan endiablé, pas même le public du Palais Garnier qui applaudira durant tout le mois de mars une reprise de la Veuve de Lehár plus maussade que joyeuse. En ce soir de première, la défection à la dernière minute de l’Hanna Glawari de Susan Graham y est pour beaucoup. La direction totalement insipide d’Asher Fisch également.
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Deux premières deux soirs de suite sans huées finales. Aurait-on changé le public de l’Opéra de Paris ? Pelléas et Mélisande à la Bastille, comme le lendemain la Veuve joyeuse de Franz Lehár (1870-1948) à Garnier, sont des reprises d’anciennes productions qui ont fait leurs preuves.
On se félicitait de revoir cette Veuve Joyeuse signée Jorge Lavelli qui nous avait enchantés en 1997 avec une époustouflante Karita Mattila en Hanna Glawari et Bo Shovhus en Danilo.
Le baryton danois est de retour dans ce rôle fétiche qu’il a chanté deux cent cinquante fois et dans lequel il est toujours aussi beau, vif, énergique et entraînant, drôle quoique un peu épais. Il est vrai que cette célèbre opérette est autant une affaire de balance de paiement qu’une histoire d’amour.
La mezzo américaine Susan Graham était programmée dans le personnage de la veuve, désirable comme le sont ses millions. Indisponible au dernier moment pour raison de santé, elle était remplacée par Christina Dietzsch-Carvin, venue du Staastoper de Vienne.
La soprano n’est pas une totale inconnue. On l’avait entendue à l’amphithéâtre de la Bastille dans Reigen (La Ronde) de Philippe Boesmans et en Musette de la Bohème au Capitole de Toulouse. Elle love un physique chic dans les robes moulantes des années modern style dans lesquelles Jorge Lavelli situe la Veuve.
Bo Shovhus dut se démener comme deux beaux diables pour tenter de donner un peu d’abattage à la jeune femme paralysée par le trac et difficilement audible pendant le premier acte. Palotte, terne, la chanteuse se dérida ensuite mais sans convaincre. Elle demeure une veuve bien plus mélancolique que joyeuse.
Le couple allègre en revanche est celui formé par Valencienne (Ana Maria Labin) et Camille de Rosillon (Daniel Behle). Quand sonne l’heure exquise, nulle griserie : la mise en scène, le soir de la première, n’a pas encore pas trouvé son rythme, sans doute faute de répétitions suffisantes, et la direction musicale d’Asher Fisch confirme son insipidité.
La trouvaille de Lavelli ce sont ces anges noirs qui, au final, au milieu d’un cancan festif, tirent des fusées. Cet étrange feu d’artifice fait pressentir une apocalypse qui n’aura rien de joyeux.
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Palais Garnier, Paris Le 29/02/2012 Nicole DUAULT |
| Reprise de la Veuve joyeuse de Lehár dans la mise en scène de Jorge Lavelli et sous la direction d’Asher Fisch à l’Opéra de Paris. | Franz Lehár (1870-1948)
Die lustige Witwe, opérette en trois actes (1905)
Livret de Victor Léon et Leo Stein d’après la comédie l’Attaché d’ambassade d’Henri Meilhac
Chœur et Orchestre de l’Opéra national de Paris
direction : Asher Fisch
mise en scène : Jorge Lavelli
décors : Antonio Lagarto
costumes : Francesco Zito
éclairages : Dominique Bruguière
préparation des chœurs : Patrick Marie Aubert
Avec :
Harald Serafin (Baron Mirko Zeta), Ana Maria Labin (Valencienne), Bo Skovhus (Graf Danilo), Christina Dietzsch-Carvin (Hanna Glawari), Daniel Behle (Camille de Rosillon), Edwin Crossley-Mercer (Vicomte Cascada), François Piolino (Raoul de Saint-Brioche), Francis Bouyer (Bogdanowitsch), Claudia Galli (Sylviane), Francis Dudziak (Kromow), Andrea Hill (Olga), Fabrice Dalis (Pritschitsch), Michèle Lagrange (Praskowia), Franz Mazura (Njegus). | |
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