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CRITIQUES DE CONCERTS |
30 octobre 2024 |
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GĂ©rard Poulet et Dominique Merlet jouent Beethoven Ă l'Orangerie du Parc de Sceaux.
Beethoven rendu chaste
Dimanche 23 juillet à l'Orangerie du Parc de Sceaux, Gérard Poulet et Dominique Merlet ont choisi de présenter un bouquet de Sonates de Beethoven. Visions souvent minimalistes, voire étriquées à force d'une pudeur qui tourne vite à l'obséquiosité. Quelques jolis instants, cependant
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À quelques encablures de la capitale, désertée par les mélomanes en cette période de l'année, l'Orangerie du Parc de la ville de Sceaux, entourée des fameux jardins de Le Nôtre, offre un écrin esthétique rêvé aux concerts qui y sont organisés, jusqu'au début du mois de septembre. Mais toute somptueuse que soit son architecture, l'Orangerie du Parc de Sceaux n'est pas un lieu acoustique idoine pour la musique de chambre, à tel point que le plaisir auditif s'en trouve amplement altéré : les sons se perdent, et il faut souvent " tendre l'oreille " pour y repérer un violon littéralement dominé par la force digitale du piano.
Simple écueil acoustique ? Pas uniquement. Car le dialogue entre le violoniste Gérard Poulet et le pianiste Dominique Merlet a du plomb dans l'aile : dans la Sonate n° 4, Merlet est presque seul sur scène, martelant sans relâche, souvent au détriment du strict respect de la dynamique ; Poulet, lui, " suit " tant bien que mal, jette des coups d'œil pratiquement désespérés à son partenaire, qui n'en a cure ; les coups d'archet deviennent vite statiques, imprécis, maladroits par manque d'ampleur ; la main gauche est crispée, le doigté imprécis. Quelques rares mélomanes, partition sur les genoux, froncent le sourcil, mais à en juger à l'applaudimètre, le public ne semble pas vraiment avoir été perturbé par ces constants décalages et cette absence tout court de style, entre un pianiste qui écrase son clavier et un violoniste qui effleure la touche de son instrument. Du mieux tout de même avec les Sonates n° 7 et n° 10, où les deux comparses n'oublient plus de s'écouter : Merlet respire avec largesse, tandis que Poulet réussit quelques prouesses, comme cette parfaite coexistence entre mordant de la main gauche et clarté de l'archet, entre demi-teinte et plénitude du son. Une gageure, au regard de la déliquescente Sonate n° 4.
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Orangerie du Parc, Sceaux Le 23/07/2000 Stéphane HAIK |
| GĂ©rard Poulet et Dominique Merlet jouent Beethoven Ă l'Orangerie du Parc de Sceaux. | Ludwig van Beethoven
Sonates pour violon et piano N° 4, 7 et 10
GĂ©rard Poulet (violon)
Dominique Merlet (piano) | |
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