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CRITIQUES DE CONCERTS |
21 décembre 2024 |
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Récital de Boris Berezovsky en hommage à Brigitte Engerer à l’Auditorium du Louvre, Paris.
Souvenirs, souvenirs…
Depuis quelques années, ils formaient un duo pianistique d’un éclat exceptionnel. Il était normal que Boris Berezovsky rende un hommage aussi fort que musical à la grande pianiste Brigitte Engerer disparue en juin et avec laquelle il partagea tant de triomphes. Une soirée dense, avec juste l’essentiel, mais tout l’essentiel.
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L’Auditorium du Louvre où l’un comme l’autre se produisirent souvent était le lieu idéal pour cet hommage. Le plus russe des pianistes russes rendait hommage à la plus russe des pianistes françaises.
Formée plusieurs années auprès de Neuhaus au conservatoire de Moscou, Brigitte Engerer avait toujours gardé cette approche particulière du piano qui caractérise l’École russe, avec un engagement total, généreux, une ampleur sonore et une technique puissante n’excluant pas les raffinements voulus par la musique française en particulier.
La soirée commence par trente minutes de projection de documents de l’INA illustrant non seulement les principaux traits de caractère de la grande pianiste mais les principales étapes de sa formation et de sa carrière.
Émotion, humour, étourdissantes démonstrations de virtuosité et aussi d’humilité, avec des pages de Schumann, Chopin, Saint-Saëns, Castérède, Mozart , Schubert vu par Liszt, des chefs aussi illustres que Riccardo Chailly et Christian Zacharias, une interview par Mildred Clary et pour partenaire la fine fleur du jeune piano, Bertrand Chamayou, Adam Laloum, Jean-Frédéric Neuburger ou encore Emmanuel Strosser, quelque peu leur aîné.
Une suite de séquences où l’on retrouve Brigitte à ses débuts, puis en pleine carrière, enfin toujours aussi tonique et enthousiaste, portant hélas les marques de la maladie qui allait finir par avoir raison de son énergie et de son incommensurable courage. Un beau moment de partage, bien conçu, bien pensé.
Ensuite, en une heure d’un récital brillant, Boris Berezovsky déroule des pages de Medtner, Chopin et Ravel. On retiendra surtout son interprétation des Trois contes de fées et de la Sonate en sib mineur op. 53 de Medtner, vision tour à tour poétique et puissante, passionnée, de l’art d’un compositeur qui reste chez nous bien trop marginalisé.
Magnifique aussi car époustouflant de virtuosité quasi inhumaine, Gaspard de la nuit de Ravel reste l’un des grands triomphes de Berezovsky dont la démonstration technique, en particulier dans Scarbo, demeure vraiment spectaculaire tant par la vélocité inimaginable des doigts que par leurs alternance de puissance et de fluide immatérialité. On ne pouvait rêver conclusion plus flamboyante.
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Auditorium du Louvre, Paris Le 26/09/2012 GĂ©rard MANNONI |
| Récital de Boris Berezovsky en hommage à Brigitte Engerer à l’Auditorium du Louvre, Paris. | Hommage à Brigitte Engerer
Extraits de films d’archives : œuvres de Mozart, Chopin, Schumann, Saint-Saëns, Schubert/Liszt et Castérède
NikolaĂŻ Medtner (1880-1951)
Trois Contes de fées op. 51 n° 1, n° 6 et n° 3
Sonata Romantica en sib mineur op. 53 n° 1
Frédéric Chopin (1810-1849)
Cinq valses
Maurice Ravel (1875-1937)
Gaspard de la nuit
Boris Berezovsky, piano | |
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