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CRITIQUES DE CONCERTS |
21 décembre 2024 |
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Concert du clarinettiste Raphaël Sévère et du pianiste Adam Laloum à l’Auditorium du Louvre, Paris.
Jeunesse surdouée
Remarquable concert dans la série des Midis de l’Auditorium du Louvre par deux jeunes instrumentistes français typiques de la toute dernière génération des surdoués. À dix-huit ans, Raphaël Sévère est à la fois un virtuose accompli et un parfait musicien. Adam Laloum, à vingt-cinq ans, un brillant concertiste éprouvé.
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On s’étonne toujours de cette maturité instinctive des jeunes interprètes qui, à peine sortis de l’adolescence, ont la capacité d’assimiler et de traduire les œuvres de compositeurs riches d’une expérience humaine et sensitive que seules les années semblent pouvoir donner. L’univers opulent de Brahms, le monde si particulier de Debussy, celui de Poulenc, difficile à saisir dans sa vérité profonde, la modernité intelligente d’un Karol Beffa, rien n’échappe aux doigts ni au souffle de Raphaël Sévère.
Composées par Brahms à la fin de sa vie, les deux Sonates op. 120 dont Raphaël Sévère jouait la deuxième, sont de œuvres totalement abouties en tous domaines. L’écriture, très savante sans que cela apparaisse autrement qu’à l’analyse, va à l’essentiel, sans la moindre recherche d’effet virtuose, l’accent étant mis seulement sur le poétique et sur le sensible. Il y a de la nostalgie, une sorte de résignation, mais beaucoup de vitalité aussi, un regard riche sur la vie, même s’il est un peu désabusé.
Avec un son magnifique, des doigts infaillibles et un souffle totalement sous contrôle, le jeune musicien raconte tout cela. Comme il traduit de manière lucide le climat étrange de la Première Rhapsodie de Debussy, celui, très personnel, attachant, de l’Épitaphe de Karol Beffa et les humeurs contrastée de la Sonate de Poulenc.
Créée après la mort du compositeur par son dédicataire Benny Goodman et avec Leonard Bernstein au piano, cette partition, sans être un testament musical, reflète tout de même ces états d’âme contradictoires, rêverie, contemplation et enthousiasme communicatif qui ont marqué tout l’œuvre de Poulenc.
Adam Laloum, partenaire attentif et inspiré, joue un rôle primordial dans la solidité de ces interprétations. Belle qualité de toucher engendrant un son bien présent mais sans brutalité, excellents choix d’accentuation et sens toujours exact de ce doit être le dialogue des instruments dans ce type d’œuvres. Grâce à lui aussi, ce fut une heure intense de musique envoûtante.
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Auditorium du Louvre, Paris Le 27/09/2012 GĂ©rard MANNONI |
| Concert du clarinettiste Raphaël Sévère et du pianiste Adam Laloum à l’Auditorium du Louvre, Paris. | Johannes Brahms (1833-1897)
Sonate pour clarinette et piano op. 120 n° 2
Claude Debussy (1862-1918)
Première Rhapsodie pour clarinette et piano
Karol Beffa (*1973)
Épitaphe
Francis Poulenc (1899-1963)
Sonate pour clarinette et piano
Raphaël Sévère, clarinette
Adam Laloum, piano | |
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