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CRITIQUES DE CONCERTS |
21 décembre 2024 |
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Concert Love, Hope and Destiny par la soprano Nina Stemme et l’Orchestre de chambre suédois sous la direction de Thomas Dausgard à la salle Pleyel, Paris.
Du goût des autres…
Avec un titre digne d’une série télévisée américaine, Love, Hope and Destiny, Nina Stemme a donné à Pleyel avec l’Orchestre de chambre suédois, un concert bien peu conventionnel à la fois par son programme et sa conception. On connaissait le marketing appliqué au disque. Nous voici rendus au concert conceptuel. Du goût des autres on ne discute pas…
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Voici un programme destiné à tourner dans de nombreux pays par le Swedish Chamber Orchestra dirigé par son chef permanent Thomas Dausgaard avec la soprano Nina Stemme comme soliste. Programme sur mesure pour les deux protagonistes : la soprano chante un ou deux airs, l’orchestre joue un prélude et des interludes et dans une seconde partie une symphonie du répertoire.
Ainsi, on a vu apparaître sur scène Nina Stemme, acclamée récemment au Théâtre des Champs-Élysées avec l’Opéra de Munich dans une Walküre d’anthologie, méconnaissable, moulée dans une robe rouge avec une courte perruque noire.
Elle s’est élégamment chauffé la voix avec deux belles mélodies de Grieg et de Sibelius, puis esquissant quelques pas de valse pendant que l’orchestre jouait un arrangement mollasson de la Valse triste de Sibelius, s’est changé sur scène (un porte-manteau perroquet étant disposé à cet effet sur la scène, côté cour) pour chanter du fond de l’orchestre, très en voix le Stehe still ! des Wesendonck-Lieder de Wagner.
Puis changement de nouveau, un petit paletot noir enfilé par-dessus la robe rouge pour chanter avec un look Otto Dix en diable la Saga de Jenny de Lady in the Dark de Weil, après que l’orchestre avait joué une Pavane pour une infante défunte un peu dévertébrée. Car le propre de cet orchestre qui comporte quelques belles individualités instrumentales, est de jouer mou comme on a pu le constater dans une Cinquième Symphonie de Beethoven qui ne tenait pas la distance en seconde partie.
Après un arrangement d’une valse de Brahms, Nina Stemme a chanté magistralement, avec mille nuances et scintillements, le Spectre de la rose de Berlioz, dont la fin a été hélas ruinée par les quintes d’un spectateur des premiers rangs qui aurait mieux fait dans l’intérêt général (notion en voie de disparition à la scène comme à la ville) de rester dans son lit.
Arrangement de Der Tod und das Mädchen de Schubert, encore une merveille d’interprétation de la soprano suédoise qui entre-temps, on l’avait oublié, avait revêtu un nœud de crinoline en velours bordeaux probablement plus approprié aux styles de Berlioz et Richard Strauss (un Morgen magnifiquement chanté à pleine voix, à nouveau du fond de l’orchestre), récompense bien méritée après le Nimrod des Variations Enigma d’Elgar dont l’énigme consistait surtout à savoir si l’orchestre allait tenir la distance.
Nina Stemme comme Thomas Dausgaard, acclamés par un public très enthousiaste, ont étés plus que généreux avec les bis : un Träume des Wesendonck-Lieder quasi religieux (à défaut des effluves vénéneuses de l’orchestre) et Jeg elsker dig de Grieg pour elle, deux Danses hongroises de Brahms pour eux pour se remettre d’une bien poussive Cinquième de Beethoven.
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Salle Pleyel, Paris Le 11/12/2012 Olivier BRUNEL |
| Concert Love, Hope and Destiny par la soprano Nina Stemme et l’Orchestre de chambre suédois sous la direction de Thomas Dausgard à la salle Pleyel, Paris. | Ludwig van Beethoven (1770-1827)
Coriolan, ouverture
Edvard Grieg (1843-1907)
Jeg elsker dig op. 5 n° 3
Jean Sibelius (1965-1957)
Flickan kom fran sin älsklings möte, op. 37 n° 5
Valse triste
Richard Wagner (1813-1883)
Stehe still !
Maurice Ravel (1875-1937)
Pavane pour une infante défunte
Kurt Weill (1900-1950)
The Saga of Jenny
Johannes Brahms (1833-1897)
Nein, es ist nicht auszukommen op. 52 n° 11
Hector Berlioz (1803-1869)
Le spectre de la rose
Franz Schubert (1797-1828)
Der Tod und das Mädchen D.531
Edward Elgar (1857-1934)
Nimrod
Richard Strauss (1874-1949)
Morgen op. 27 n° 4
Nina Stemme, soprano
Ludwig van Beethoven
Symphonie n° 5 en ut mineur op. 67
Swedish Chamber Orchestra
direction : Thomas Dausgaard | |
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