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CRITIQUES DE CONCERTS |
21 décembre 2024 |
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Le Siège de Corinthe au Festival Rossini de Pesaro, Italie.
Rossini victime d'un blocus
Oeuvre rare parce que récemment reconstituée, Le Siège de Corinthe est l'un des ouvrages les plus monumentaux de Rossini, sinon le plus inspiré. Le 11 août dernier, le Festival de Pesaro a donné la primeur d'une production qui visitera bientôt l'hexagone.
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À Pesaro, la programmation du Festival Rossini est fonction des recherches de la Fondazione Rossini, laquelle s'est attelée à réaliser et publier l'édition critique de la monumentale production lyrique de l'enfant du pays. Des années de recherches sur Le Siège de Corinthe, copieuse partition écrite pour l'Opéra de Paris, sur un livret français bien conventionnel de Soumet et Balocchi, ont presque permis de reconstituer l'état original de l'ouvrage (seuls deux numéros manquent encore dans le roboratif ballet), au soir de la première, le 9 octobre 1826 et suscité la représentation de l'oeuvre lors du Festival 2000. À cheval entre la pyrotechnie vocale propre au bel canto et plus particulièrement au style rossinien, et la déclamation de l'opéra historique français avec défilés, scènes chorales et épisode chorégraphique obligé, l'ouvrage n'évite ni les longueurs ni les faiblesses, malgré quelques passages saisissants tels l'air d'entrée de Mahomet et la bénédiction des drapeaux. À la tête d'un orchestre de l'Opéra de Lyon en belle forme, le maestro Maurizio Benini, sans doute pour alléger l'ensemble, a trop tiré sa direction vers le style italien et les tempi frénétiques, comme dans l'ouverture. Vétéran du théâtre dramatique italien s'attaquant pour la première fois au lyrique, Massimo Castri a décidé de replacer cette histoire d'amour et de mort sur fond de lutte entre les Grecs et les Turcs, dans le contexte international contemporain de la création: celui de la guerre d'indépendance du peuple grec contre l'occupant Ottoman. Une telle vision demandait un grand souffle lyrique que n'a vraiment pas le travail terriblement conventionnel pour ne pas dire convenu, élaboré par le metteur en scène, sur l'inconfortable pré en pente conçu par son décorateur. On entre côté cour et l'on sort côté jardin puis vice-versa, on agite, qui ses hauts-de-forme, qui ses ombrelles, qui ses chéchias et tout cela s'éternise pendant trois heures d'horloge. Hormis des choeurs vaillants et la soprano américaine Ruth Ann Swenson, Pamyra un peu réfrigérée mais musicale à souhait, la distribution masculine décline des voix se partageant à peu près à égalité entre ceux qui n'ont pas le volume, et ceux qui n'ont pas le style, confondant bel canto et vérisme. Tous n'ont qu'un point commun : une médiocre prononciation française. Les mélomanes français pourront d'ailleurs juger in vivo: coproduction entre Pesaro et Lyon, le spectacle ouvrira la saison 2001-2002 de l'Opéra National de Lyon.
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Palafestival, Pesaro Le 11/08/2000 GĂ©rard CORNELOUP |
| Le Siège de Corinthe au Festival Rossini de Pesaro, Italie. | Le Siège de Corinthe de Rossini
Orchestre de l'Opéra National de Lyon
Coro Da Camera di Praga
Direction musicale : Maurizio Benini
Mise en scène : Massimo Castri
DĂ©cors et costumes : Maurizio Balo
Chorégraphie : Mauro Bigonzetti
Avec Michele Pertusi (Mahomet), Stephen Mark Brown (Cléomène), Ruth Ann Swenson (Pamyra), Giuseppe Filianoti (Néoclès), Carlo Lepore (Hiérso). | |
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