Aimant avant tout illustrer les partitions les plus populaires des grands compositeurs, le Festival de la Chaise-Dieu a placĂ© sa programmation 2000 sous le triple signe de Bach (Passion selon Saint Jean et Passion selon Saint Matthieu), de Beethoven (NeuviĂšme, Concerto pour violon) et Haendel, ce dernier compositeur Ă©tant reprĂ©sentĂ© par le plus archi-jouĂ© de ses oratorios : Le Messie. C'est avec cette grandiose fresque chorale que la manifestation s'est ouverte, dans le cadre tout aussi grandiose de l'ancienne abbatiale BĂ©nĂ©dictine perdue dans les forĂȘts de sapins. Mais, c'est une vision toute faite d'intimitĂ©, de subtilitĂ©s, qu'a dessinĂ©e le chef britannique Robert King, Ă  la tĂȘte de son King's Concert. Avec infiniment d'adresse, beaucoup d'attention, un rare souci du dĂ©tail, il a parfaitement su enchaĂźner les divers Ă©pisodes, Ă©quilibrant avec habiletĂ© les soli et les choeurs, mais sans peut-ĂȘtre donner au fameux "AllĂ©luia" toute l'allĂ©gresse dont il regorge. Les quatre solistes rĂ©unis adhĂ©raient pleinement Ă  cette dĂ©marche : la soprano Lorna Anderson, le tĂ©nor James Gilchrist, la jeune basse Andrew Foster, et James Bowman, inusable mĂȘme si son Ă©mission est maintenant un peu voilĂ©e. Une ouverture qui laisse bien prĂ©sager de la suite.