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CRITIQUES DE CONCERTS |
21 décembre 2024 |
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Cendrillon de Pauline Viardot dans une préparation musicale de Mireille Delunsch et la mise en scène de Thierry Thieû Niang à l’Opéra Comique, Paris.
Un salon musical
Opéra-comique de chambre pour sept voix et piano, ce charmant spectacle témoigne d’un art lyrique en devenir chez ses jeunes interprètes. Qualités et engagement au rendez-vous n’occultent pas le chemin qui leur reste à parcourir pour atteindre le niveau qu’ils ambitionnent, seul parfaitement atteint par la pianiste sur scène.
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Créé chez la compositrice le 23 avril 1904, Cendrillon, opéra-comique de chambre de Pauline Viardot, offre à sept jeunes chanteurs une charmante occasion de se produire sur scène où un piano les accompagne. D’où l’excellente idée de reprendre une telle situation pour le spectacle donné par l’Opéra Comique dans le cadre de son Académie.
Née en 2012, celle-ci sélectionne et engage de jeunes chanteurs francophones pour une formation intensive encadrée de spécialistes du genre (chefs d’orchestre, metteurs en scène, chanteurs, comédiens, musicologues, historiens). Au terme des six mois de cette formation, Mireille Delunsch, par sa préparation musicale, et Thierry Thieû Niang, dans sa mise en scène, se sont donc référés à l’action de Pauline Viardot en ce domaine.
Un Prologue nous invite dans le salon musical de la célèbre cantatrice, où se pressaient Delacroix, Ary Scheffer, Berlioz, Rossini, Wagner, Saint-Saëns, Clara Schumann, Fauré, Flaubert, Zola… Pauline Viardot y développait aussi ses qualités de pédagogue et de compositeur, destinant d’abord à ses élèves les œuvres de son cru.
Situation semblable sur la scène de Favart. Assis ici et là , les élèves écoutent la maîtresse des lieux, interprétée par la comédienne Marie Bunel, lire des extraits de ses lettres avant de les appeler à tour de rôle. Bunel est encore trop appliquée pour incarner une femme dont la séduction tenait aussi à un tempérament exceptionnel. La voix retombe en fin de phrase et on en perd trop de détails. Mais le sourire gagne la sympathie et la garde du début à la fin du spectacle.
Seize ans, de Frédéric Chopin et Pauline Viardot, inaugure la succession des mélodies choisies. Madrid de Pauline Viardot, le Soir de Charles Gounod, Ici-bas tous les lilas meurent, Habanaise de Viardot, permettent à Cécile Achille, François Rougier, Ronan Debois, Safir Behloul et l’ensemble des chanteurs de se présenter en solistes.
Voix projetée, les hommes y ont l’articulation plus précise, le ténor François Rougier et le baryton Ronan Debois affirmant particulièrement leur aisance vocale. Cécile Achille et Alix Le Saux en duo dans El desdichado de Saint-Saëns, Magali Arnault Stanzczak dans Ah vous dirais-je Maman d’Adolphe Adam, Sandrine Buendia dans l’Oiselet de Chopin, Marine Thoreau La Salle dans Valse de Viardot prouvent à leur tour l’efficacité de la formation suivie par cette promotion d’artistes que nous avons le plaisir de découvrir au seuil d’une carrière prometteuse.
Revisité par Pauline Viardot, le conte de Cendrillon complète la partie théâtrale de cette représentation. Le passage du parlé au chanté a été particulièrement étudié, les jeux de scène permettent mimiques et échanges de rêves et d’intrigues. Mais le rythme n’en est pas assez soutenu, le rire reste proche, la séduction ne s’impose pas. La maîtrise est là , l’audace manque aux personnages d’assumer les exagérations de leur caractère.
Sandrine Buendia y est une Cendrillon attachante. Ses deux sœurs, Alix Le Saux et Cécile Achille, ne caractérisent pas assez leur bouffonnerie. Un peu plus de fantaisie ajouterait à la séduction du Prince charmant, François Rougier. Ronan Debois est un baron de Pictordu plutôt gentil, père des trois sœurs sans caractère affirmé.
La féérie vient des vocalises de la marraine, Magali Arnault Stanszak, brillamment projetées. Et le lien qui les unit, les soutient, les entoure est le piano, où Marine Thoreau La Salle assure un accompagnement et des interventions d’une musicalité idéale. Le septuor du chœur final conclut bellement ce spectacle aussi encourageant que plaisant.
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Opéra Comique - Salle Favart, Paris Le 17/04/2013 Claude HELLEU |
| Cendrillon de Pauline Viardot dans une préparation musicale de Mireille Delunsch et la mise en scène de Thierry Thieû Niang à l’Opéra Comique, Paris. | Pauline Viardot (1821-1910)
Cendrillon, opéra-comique (1904)
mise en scène : Thierry Thieû Niang
décors : Émilie Roy
costumes : Chistelle Morin & Johanna Richard
éclairages : Sébastien Böhm
piano : Marine Thoreau La Salle
Avec :
Marie Brunel (Pauline Viardot), les chanteurs de l’Opéra-Comique : Ronan Debois (Baron de Pictordu), Sandrine Buendia (Marie, dite Cendrillon), Alix Le Saux (Armelinde, fille de Pictordu), Cécile Achille (Maguelonne, fille de Pictordu), Magalin Arnault Stanczak (La Fée) François Rougier (le Prince charmant), Safir Behloul (Comte Barigoul). | |
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