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CRITIQUES DE CONCERTS |
21 décembre 2024 |
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Reprise d’Eugène Onéguine de Tchaïkovski dans la mise en scène de Krzysztof Warlikowski, sous la direction de Kirill Petrenko à l’Opéra de Munich.
Retour d’un Onéguine gay
En marge de la nouvelle Force du Destin où Kaufmann donne son premier Alvaro, l’Opéra de Munich remet à l’affiche la lecture façon Brokeback Mountain d’Eugène Onéguine, bien plus contestable par sa délocalisation américaine que par son propos homosexuel. Une reprise à la distribution entièrement renouvelée où triomphe la direction de Kirill Petrenko.
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En alternance aux débuts de Jonas Kaufmann dans la Force du destin, l’Opéra de Munich fait honneur à sa réputation en présentant en parallèle une passionnante reprise de l’Eugene Onéguine de Tchaïkovski revisité par Krsysztof Warlikowski, qui avait fait couler beaucoup d’encre à sa création en 2007.
Même s’il s’agit d’une totale trahison du poème de Pouchkine, une production revendiquant clairement les relations homosexuelles assumées entre Onéguine et Lenski peut se justifier dramatiquement et théâtralement : il était inévitable de tenter le pari.
Lenski trahit ici son amant en se servant d’Olga pour essayer de normaliser sa vie sociale. Si les relations entre les personnages sont parfois finement exprimées, il est dommage que le metteur en scène ait inutilement transposé l’action dans le Midwest des années 1950, les caractères si typiquement russes ne trouvant jamais une équivalence yankee.
D’autant que nous sommes bien loin du climat intimiste de Brokeback Mountain et que la vulgarité ambiante trahit Tchaïkovski. On regrette amèrement que des excès gratuits et dramatiquement injustifiables gâchent une relecture qui aurait pu être passionnante. Mais du moins y a-t-il ici un vrai travail théâtral et une direction d’acteurs forte.
En tête d’une distribution entièrement nouvelle, la belle Tatiana fruitée de Kristine Opolais (qui sera la Manon Lescaut de Kaufman au Covent Garden en juin, dans une nouvelle production de Jonathan Kent), l’excellent Lenski de d’Edgaras Montvidas. Dans le rôle-titre, le baryton polonais Artur Rucinski est la révélation de la soirée.
Surtout, le spectacle est transcendé par la direction miraculeuse de couleurs, de poésie et de délicatesse d’un Kirill Petrenko sublime prenant la relève de Nagano, après la Femme sans ombre historique qui avait inauguré son mandat de nouveau directeur musical de la maison en novembre.
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Nationaltheater, MĂĽnchen Le 07/01/2014 Monique BARICHELLA |
| Reprise d’Eugène Onéguine de Tchaïkovski dans la mise en scène de Krzysztof Warlikowski, sous la direction de Kirill Petrenko à l’Opéra de Munich. | Piotr Ilitch Tchaïkovski (1840-1893)
Eugène Onéguine, opéra en trois actes (1877)
Livret du compositeur et Konstantin Chilovski d’après Pouchkine
Chor der Bayerischen Staatsoper
Bayerisches Staatsorchester
direction : Kirill Petrenko
mise en scène : Krzysztof Warlikowski
décors & costumes : Malgorzata Szczesniak
Ă©clairages : Felice Ross
préparation des chœurs : Sören Eckhoff
Avec :
Heike Grötzinger (Larina), Kristine Opolais (Tatiana), Ekaterina Sergeeva (Olga), Larissa Diadkova (Filippievna), Artur Rucinski (Eugène Onéguine), Edgaras Montvidas (Lenski), Rafal Siwek (Prince Grémine / Zaretzki), Kevin Conners (Monsieur Triquet). | |
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