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CRITIQUES DE CONCERTS |
21 décembre 2024 |
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Concert du Royal Concertgebouw Orchestra sous la direction de Mariss Jansons, avec la participation du violoniste Frank Peter Zimmermann Ă la salle Pleyel, Paris.
Élévation radieuse
L’entente fusionnelle entre l’un des meilleurs orchestres du monde et Mariss Jansons, nommé son chef titulaire en 2004, a transcendé l’élévation de la Septième Symphonie d’Anton Bruckner, après le Concerto pour violon n° 3 que Mozart écrivit à 19 ans, impeccable sous l’archet de Frank Peter Zimmermann.
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Fusion, le mot s’impose dès les premières mesures de la Septième Symphonie de Bruckner par le Concertgebouw Orchestra sous la direction de Mariss Jansons, perdure tout au long de l’œuvre immense. Fusion des sonorités, fusion des sensibilités, fusion des interprètes et du compositeur grâce à celle du chef et de l’orchestre…
Portée par un souffle grandiose, habitée d’une élévation que tous les pupitres partagent et se renvoient, l’atmosphère ne cesse de se magnifier. Les groupes instrumentaux devenus tels des solistes se fondent, s’interpellent, s’aiment, exaltent une expressivité… fusionnelle !
La respiration des nuances, l’éloquence des crescendi, la palette de sonorités exceptionnelles et différenciées – profondeur et légèreté des cordes, voix des bois, flammes des cuivres, ensorcelant velouté des cors, fulgurances des percussions –, sous la baguette discrète d’un chef parmi ses musiciens, O temps suspends ton vol quand un orchestre d’une telle richesse devient chambriste pour irradier de sa plénitude l’expressivité d’une œuvre de lumière.
En progressions fascinantes, l’espace ne cesse de s’ouvrir avant que la lente solennité de l’Adagio n’apporte ses déchirements et apaisement. En hommage à Richard Wagner, dont la mort quelques mois plus tôt inspire à son fidèle admirateur une émotion bouleversante, Bruckner introduit, pour la première fois dans le monde de la symphonie, les tubas wagnériens. Deuil et consolation éclairés de l’intérieur jusqu’au bouleversant crescendo que couronnent ces quatre tubas.
Contraste du Scherzo rapide, rythmes serrés, simplicité et naturel, évidence de la perfection des unissons et des couleurs somptueuses au ton volontairement cru caractérisé par des motifs répétés, trompette audacieuse sous la calme vigilance de Mariss Jansons, le mouvement mêle troubles et combativité. L’énergie du Finale (mouvementé mais pas trop rapide), magnifie l’ampleur de cette heure hors du temps.
Si les concertos pour violon de Mozart, œuvres de jeunesse influencées par la galanterie française, ne sont pas les plus prisés des grands solistes – à juste titre pourrait-on dire eu égard à leurs qualités sans surprises –, celui programmé ce soir, d’une facture classique plus élaborée que les deux précédents, l’est sans doute dans le même esprit que celui de Karajan à Salzbourg qui pendant le Festival de Pâques précédait la Septième Symphonie de Bruckner d’un Divertimento de Mozart, aîné viennois révéré de Bruckner.
Ce soir, tel un délicieux hors d’œuvre avant cette Septième, le Concerto pour violon n° 3 de Mozart sous l’archet de Frank-Peter Zimmermann offre un dialogue exemplaire avec l’orchestre. Chant de celui-ci en petit effectif et chant du soliste se nuancent, précis et attentifs l’un à l’autre. Hautbois ensoleillé, flûte émerveillée, cordes en sourdine entourent les longues phrases du soliste particulièrement touchant dans l’Adagio central.
Allegro alerte, douce humeur et sourires : l’attente du monument de Bruckner n’en est que plus intense.
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Salle Pleyel, Paris Le 01/04/2014 Claude HELLEU |
| Concert du Royal Concertgebouw Orchestra sous la direction de Mariss Jansons, avec la participation du violoniste Frank Peter Zimmermann Ă la salle Pleyel, Paris. | Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791)
Concerto pour violon n° 3 en sol majeur KV 216
Frank Peter Zimmermann, violon
Anton Bruckner (1824-1896)
Symphonie n° 7 en mi majeur GA. 110
Royal Concertgebouw Orchestra
direction : Mariss Jansons | |
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