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CRITIQUES DE CONCERTS |
21 décembre 2024 |
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Concert d'ouverture de la nouvelle saison de Radio-France.
En attendant Chung
Ni agréable ni facile d'accès, la Maison de la Radio abrite cependant des cycles de concerts qui sont appréciés tant pour leur qualité de programmation que leur gratuité. Pour l'ouverture de la nouvelle saison de Radio-France, les mélomanes étaient bien plus nombreux que n'en pouvaient accueillir les salles Trenet, Guitry et Messiaen.
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Question organisation, on aurait pu faire mieux : informer par exemple les hôtesses sur les manifestations, imaginer une signalétique pour diriger les gens, proposer des rafraîchissements, distribuer des programmes plus informatifs. C'est quand même terrible d'avoir l'impression de déranger alors qu'on vient pour le plaisir de la musique. Et qui plus est dans un bâtiment dont on s'obstine à laisser croire qu'il est destiné à la musique ! Passons.
Le concert du 15 septembre, vendredi soir à 20 heures présentait deux oeuvres de Szymanowski suivies de La neuvième symphonie de Schubert, " La grande ". L'Orchestre Philharmonique était en bonne forme mais le très technique Günther Herbig qui le dirigeait ce soir-là ne parvenait pas à faire décoller cette symphonie dont il proposait cependant un approche très construite. C'est là la difficulté de Schubert, que ce soit dans ses sonates pour piano ou dans son oeuvre d'orchestre. Il faut parvenir à camoufler la carte d'état major qui guide la promenade à laquelle nous invite Schubert, se détacher du texte sans pour autant le piétiner. Pour cela, à la technique, à l'intelligence de la partition, il convient d'allier la grâce, le laisser aller, cette maîtrise sur le fil du rasoir, qui sont la signature des grands schubertiens. Cette interprétation sans laisser un souvenir impérissable permettait au moins de s'assurer de la belle homogénéité des cordes du Philarmonique, massives, compactes, ayant un vrai son, sonnant comme un seul instrument.
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On a toujours une pensée pour les deux corniste qui ouvrent et concluent à découvert la partition. Ce soir-là fur un vrai bonheur de corniste : souffle, sonorité, phrasé, autorité. Ils furent ovationnés par le public. Bravo encore. La partition de Szymanowski intitulée Litanies à la Vierge Marie pleine d'archaïsmes a laissé le public de glace, au contraire de la mosaïque constituée par les mélodies intitulées " Chants d'amour de Hafiz " du même compositeur. Une orchestration ici presque aussi voluptueuse que Shéhérazade de Ravel, un caractère mystérieux qui n'est pas sans rappeler Charles Koechlin, et surtout une concision qui donne de l'efficacité à ces poèmes. Le public a adoré le soprano Valdine Anderson dont le timbre chaleureux et le parfait engagement l'ont emporté sur le manque de précision de l'orchestre dans des passages présentant des alliages de timbres subtils que le chef ne semblait pas avoir remarqué. Bientôt Chung ! Bienvenue Maestro!
Orchestre Philharmonique de Radio-France
Direction : Günther Herbig
Avec Valdine Anderson (soprano)
Litanies à la Vierge et " Chants d'amour de Hafiz " de Karol Szymanowski.
La neuvième symphonie dite "La grande" de Franz Schubert
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