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CRITIQUES DE CONCERTS |
21 décembre 2024 |
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Récital Bist du bei mir d'Angela Denoke accompagnée au piano par Karola Theill dans le cadre du cycle Convergences à l'Amphithéâtre Bastille, Paris.
Denoke fait SĂ©cession
Les Quatre chants sérieux de Brahms servent de fil rouge à ce récital Convergences de la soprano Angela Denoke, habituée de l’Opéra lors des années Mortier, dans une soirée au cours de laquelle nous croisons également les figures d'Alexander von Zemlinsky, Alban Berg et Richard Strauss. Un voyage esthétique entre romantisme et Wiener Secession.
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Amphithéâtre de l'Opéra Bastille, Paris
Le 20/11/2014
David VERDIER
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Sur le papier, le programme promet beaucoup, pensez donc : les Quatre Chants sĂ©rieux de Brahms avec un bouquet Zemlinsky-Berg-Strauss. Le nom de l'interprète ne laisse pas indiffĂ©rent non plus, la soprano Angela Denoke a laissĂ© au public parisien quelques uns de ses plus beaux souvenirs, depuis Káťa Kabanová, SalomĂ© ou plus rĂ©cemment sa sublime interprĂ©tation d’Erwartung avec Ingo Metzmacher.
En ouvrant le programme, les choses se gâtent un peu. Le cycle brahmsien est éclaté en quatre moments musicaux, chaque Lied servant d'agrégat-pivot plus ou moins thématique autour duquel sont réunis des pièces de différentes plumes. Cette complication inutile fait disparaître la concentration et la densité intrinsèque de l'opus 121 de Brahms, contraignant à un trop long parcours d'une station à l'autre de ce chemin de croix mélodique.
La voix est excessivement vibrée dans Denn es gehet, double conséquence d'un début de programme et du piano très scolaire de Madame Karole Theill, dépourvu de tout ce qui fait d'ordinaire le sens d'un accompagnement, à savoir : écoute et soutien. Un vent mauvais souffle sur le bouquet des Zemlinsky – ciel plombé, vent maussade. La justesse flotte un peu dans les notes tenues ; la voix semble prendre ses marques et s'étirer comme un félin au soleil.
Son Ich wandte mich manque encore d'accroche mais la pâte vocale plane désormais sur les sommets. On enrage silencieusement de cette main droite si prosaïque, limitant les dandinements ironiques de Geduld et obligeant à chanter le célébrissime Bist du bei mir de Stötzel quasiment au garde-à -vous.
Les Strauss de la seconde partie sembleront certainement uniformes, à la limite de l'ennuyeux. La voix n'est pas en défaut mais (tout comme dans le groupe des trois Lieder d'Alban Berg) l'absence de contrastes expressifs ne permet pas à l'écoute de les saisir dans leur individualité. La mise en regard des versions tonales et dodécaphoniques de Schliesse mir die Augen beide aurait sans doute été bienvenue.
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Amphithéâtre de l'Opéra Bastille, Paris Le 20/11/2014 David VERDIER |
| Récital Bist du bei mir d'Angela Denoke accompagnée au piano par Karola Theill dans le cadre du cycle Convergences à l'Amphithéâtre Bastille, Paris. | Johannes Brahms (1833-1897)
Vier ernste Gesänge (n° 1)
Alexander Zemlinsky (1871-1942)
In der Ferne
Gute Nacht
Herbsten
Johannes Brahms
Vier ernste Gesänge (n° 2)
Richard Strauss (1864-1949)
Geduld
Johann Sebastian Bach (1685-1750)
Bist du bei mir
Alban Berg (1885-1935)
SchlieĂźe mir die Augen beide
Johannes Brahms
Vier ernste Gesänge (n° 3)
Richard Strauss
Rote Rosen
Die erwachte Rose
Freundliche Vision
Johannes Brahms
Wie bist du meine Königin
Wenn du nur zuweilen lächelst
Komm bald
Dein blaues Auge
Alban Berg
Er klagt, dass der FrĂĽhling so kortz ist
Das stille Königreich
Fraue, du SĂĽĂźe
Johannes Brahms
Vier ernste Gesänge (n° 4)
Angela Denoke, soprano
Karola Theill, piano | |
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