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CRITIQUES DE CONCERTS |
21 décembre 2024 |
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Concert de l’Orchestre du Conservatoire de Paris sous la direction de Jonathan Darlington, avec la participation de la soprano Waltraud Meier à la Philharmonie 2, Paris.
Reine pour toujours
Dans une Philharmonie 2 au grand complet pour accueillir Waltraud Meier dans de royaux Wesendonck Lieder, l’Orchestre du Conservatoire de Paris joue trois œuvres romantiques célèbres, dont le difficile Pelléas et Mélisande d’Arnold Schoenberg. Jonathan Darlington organise le tout d’une main élégante, plus intéressante dans la délicatesse que dans la force.
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Composé de trois œuvres germaniques majeures, le concert de l’Orchestre du Conservatoire de Paris ne laisse aucun répit aux jeunes musiciens, heureusement dirigés d’un geste assuré par le chef américain Jonathan Darlington, entendu avec plaisir deux semaines plus tôt à la Philharmonie dans Casse-Noisette avec l’Orchestre de Paris.
La Suite du Chevalier à la rose s’amorce avec dynamique par des cuivres à même d’en remontrer à nombres d’orchestres confirmés, tandis que l’on découvre avec plaisir la chaleur des cordes. L’ensemble manque toutefois encore de densité, et l’on regrette parfois la recherche de ferveur dans un trop plein de volume sonore. La deuxième section gagne en légèreté, le chef étant plus à l’aise dans les passages lents où il trouve une douceur particulière, bien soutenue par des vents homogènes, dont le hautbois se démarque un peu trop.
En seconde partie, l’orchestre revient au grand complet pour le complexe Pelléas et Mélisande d’Arnold Schoenberg, dans lequel on trouvera les mêmes qualités et défauts que la suite, à cela près que la difficulté de l’œuvre crée parfois quelques décalages dans les pupitres, notamment entre les cordes et les bois. Là encore, c’est dans les sections les plus douces que le chef donne le meilleur, notamment dans le duo amoureux et dans les passages funèbres de la coda.
Cependant, si la Philharmonie 2 est pleine ce soir, c’est avant tout pour entendre Waltraud Meier dans le cycle de Lieder de Wagner tiré des poèmes de Mathilde Wesendonck, dont le compositeur était amoureux à l’époque. La force des applaudissements à l’entrée de la soprano suffit à comprendre que le public est conquis d’avance. La voix débute à très bas volume dans Der Engel, le souffle court dans la première phrase, puis avec certaines aigreurs sur verborgen ou vergehn in Tränenfluten. Mais cela n’a pas beaucoup d’importance, car loin d’être devant une jeune qui débute, on se trouve devant une reine qui a conquis tous les royaumes.
La retenue avec laquelle est chanté le cycle ramène les deux premiers lieder vers Schubert, puis Im Treibhaus nous plonge dans Tristan, avec ce timbre vocal toujours si particulier, et une voix qui semble parfois lointaine, comme si elle sortait des flots, portée jusqu’à nous par les courants. Schmerzen est encore plus puissant et tout aussi en retenue, tandis qu’on s’échappe calmement vers le dernier lied, Träume, doux rêve qui porte bien son nom.
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Philharmonie 2, Paris Le 08/12/2015 Vincent GUILLEMIN |
| Concert de l’Orchestre du Conservatoire de Paris sous la direction de Jonathan Darlington, avec la participation de la soprano Waltraud Meier à la Philharmonie 2, Paris. | Richard Strauss (1864-1949)
Le Chevalier Ă la rose, suite pour orchestre op. 59
Richard Wagner (1813-1883)
Wesendonck Lieder
Waltraud Meier, soprano
Arnold Schönberg (1874-1951)
Pelléas und Melisande op. 5
Orchestre du Conservatoire de Paris
direction : Jonathan Darlington | |
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