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CRITIQUES DE CONCERTS |
31 octobre 2024 |
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Récital de Bezhod Abduraimov dans la série l’Âme du piano à la salle Gaveau, Paris.
Du travail bien fait
Les jeunes pianistes russes se succèdent dans la capitale. Après l’éblouissant Daniil Trifonov dans les Grands Solistes au Théâtre des Champs-Élysées, c’est la salle Gaveau et sa série l’Âme du piano qui accueillaient Bezhod Abduraimov, son contemporain à une année près. Un bon exécutant, mais un rien trop scolaire encore.
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Ils viennent des fins fonds de la Russie. Trifonov est né à Nijni Novgorod, jadis célèbre pour ses grandes foires. Abduraimov naquit à Tachkent, dans l’Ouzbékistan. Tous deux ont commencé le piano à cinq ans dans leur ville natale. Des talents, à l’état brut, serait-on tenté de penser. Avec beaucoup de travail ensuite et des résultats différents. Les comparaisons n’ont qu’un intérêt relatif. Relevons donc simplement, qu’après le fulgurant concert de Trifonov, celui d’Abduraimov, avec d’incontestables qualités, révèle pour l’instant une personnalité moins extra-terrestre.
Le programme était sage, voire presque conventionnel : les quatre Ballades de Chopin en première partie, les Tableaux d’une exposition en deuxième. Abduraimov pratique un piano solide, avec un rapport très physique à l’instrument. Il y va de tout le poids du corps et ne lésine pas sur le son. On admire cette franchise d’attaque, cette ampleur qu’il donne aux harmoniques des accords en les laissant bien se développer, cet engagement qui frôle l’emportement dans les grandes envolées des ballades. Il passe avec aisance du calme rêveur aux tumultes guerriers qui jalonnent ces pages, sans que pour autant s’affirment des choix de lecture personnels ni inédits. C’est très bien, mais plus dans l’esprit d’une bonne exécution de concours que d’une prise de risque ou de l’affirmation d’une pensée particulière.
Cette impression se confirme avec les Tableaux d’une exposition, où l’instrument est vigoureusement sollicité, où les nuances attendues sont bien là , mais où les contrastes si intéressants entre les différents tableaux ne sont traités qu’avec une sorte de prudence bienséante, comme si l’on craignait d’y mettre plus que ce que l’on si bien appris des grands maîtres.
Du travail très bien fait, sans aucun doute, avec des doigts aux capacités multiples, mais il est à parier que l’avenir nous révélera d’autres facettes plus marquantes d’une personnalité qui semble encore timide dans l’affirmation de choix et d’approches vraiment à elle.
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Salle Gaveau, Paris Le 08/02/2016 GĂ©rard MANNONI |
| Récital de Bezhod Abduraimov dans la série l’Âme du piano à la salle Gaveau, Paris. | Frédéric Chopin (1810-1849)
Quatre Ballades
Modest Moussorgski (1839-1881)
Tableaux d’une exposition
Bezhod Abduraimov, piano | |
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