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CRITIQUES DE CONCERTS |
31 octobre 2024 |
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Concert de la Staatskapelle Dresden sous la direction de Christian Thielemann, avec la participation d’Anne-Sophie Mutter, Lynn Harrell et Yefim Bronfman au festival de Pâques de Salzbourg 2016.
Salzbourg Pâques 2016 (5) :
PrĂŞts pour 2017
Clôture du festival de Pâques de Salzbourg 2016 avec un Triple Concerto de Beethoven dynamisé par la prestation d’Anne-Sophie Mutter. Shakespeare apparaît grâce au Roméo et Juliette de Tchaïkovski, dans lequel Thielemann ne trouve pas de prise, alors qu’il soulève une dernière fois ce printemps en Autriche la superbe Staatskapelle Dresden dans les Préludes de Liszt.
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Complicité artistique
Sombre Volga
Hommage au réalisme poétique
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2017 sera l’anniversaire des cinquante ans du festival de Pâques de Salzbourg créé par le natif Karajan, mais déjà cette année quelques touches indiquaient une filiation avec le maître disparu le 16 juillet 1989 dans le tout proche village d’Anif. Ainsi le Triple Concerto devait inclure Anne-Sophie Mutter et Yo-Yo Ma, comme pour le célèbre enregistrement de 1980 chez Deutsche Grammophon.
Déjà présent sur la scène salzbourgeoise en 2013 pour le Concerto l’Empereur, Yefim Bronfman est prévu au piano à la place de Mark Zeltser vingt-six ans plus tôt, tandis que Yo-Yo Ma d’abord attendu est remplacé par Lynn Harrell. Ne reste alors plus de l’ancienne équipe de Karajan qu’Anne-Sophie Mutter, dont la prestation dynamise à elle seule l’œuvre de Beethoven.
Yo-Yo Ma manque clairement ce soir, car il aurait bien plus convenu au style expansif et au rubato de la soliste, quand Lynn Harrell délivre un art nettement plus intériorisé. Bronfman utilise comme toujours une exceptionnelle qualité de doigté, mélange de finesse et de classe. Quelque peu déséquilibré, ce beau trio est maintenu dans le droit chemin par un Christian Thielemann extrêmement attentif dans une lecture sobre évitant tout pompiérisme. La Staatskapelle de Dresde manque en revanche de couleurs, sans doute parce que l’équipe est différente et qu’on ne retrouve plus les superbes têtes de la petite harmonie ni la harpe des soirs précédents.
Cette couleur manque encore plus cruellement au Roméo et Juliette de Tchaïkovski joué ensuite, car si l’accord initial laisse penser à une approche teutonne de l’œuvre russe dans la continuité des meilleurs moments de Wolfgang Sawallisch, on déchante ensuite rapidement sur l’absence de ligne globale donnée à l’œuvre, et à peine peut-on se raccrocher à quelques beaux instants.
L’accord d’ouverture des Préludes de Liszt inverse immédiatement la tendance, comme si l’inspiration était revenue d’elle-même au chef avec cette pièce, entraînant avec elle une éclatante luminosité. Cette bonne note clôt un festival intéressant dont on retiendra avant tout la Missa solemnis, prometteuse pour la saison prochaine où le chef allemand reviendra avec son orchestre, mais aussi pour un concert spécial dans la Neuvième Symphonie de Beethoven avec les Wiener Philharmoniker.
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GroĂźes Festspielhaus, Salzburg Le 28/03/2016 Vincent GUILLEMIN |
| Concert de la Staatskapelle Dresden sous la direction de Christian Thielemann, avec la participation d’Anne-Sophie Mutter, Lynn Harrell et Yefim Bronfman au festival de Pâques de Salzbourg 2016. | Ludwig van Beethoven (1770-1827)
Triple Concerto pour violon, violoncelle et piano op. 56
Anne-Sophie Mutter, violon
Lynn Harrell, violoncelle
Yefim Bronfman, piano
Piotr Illich Tchaikovski (1840-1893)
Roméo et Juliette, ouverture-fantaisie
Franz Liszt (1811-1886)
Les Préludes, poème symphonique n° 3
Staatskapelle Dresden
direction : Christian Thielemann | |
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