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CRITIQUES DE CONCERTS |
30 décembre 2024 |
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Concert de l’Academy of St-Martin in the Fields sous la direction de Murray Perahia dans le cadre de Piano**** à la Philharmonie de Paris.
Polyvalence musicale
L’Academy of Saint Martin in the fields, toujours l’un des meilleurs ensembles de ce type au monde, joue volontiers sans chef. Le grand pianiste Murray Perahia peut diriger tout en jouant ou bien normalement, depuis le traditionnel pupitre. Bel exemple de versatilité, avec ce soir-là un programme Piano**** brillant mais sans clinquant.
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Depuis sa fondation en 1958 par Sir Neville Marriner avec un groupe de musiciens cooptés, l’Academy of Saint Martin in the Fields, qui doit son nom à l’église jouxtant Trafalgar Square où elle donna ses premiers concerts, n’a rien perdu de son éclat ni de son charme, comme aurait pu le dire Maurice Béjart. Elle a surtout miraculeusement résisté au raz-de-marée baroqueux et à la dictature des instruments d’époque.
Sonorité de rêve, intelligence de l’analyse des partitions et de leur style exact, c’est elle, avec son grand rival mozartien l’English Chamber Orchestra, qui a régné sur toute une génération à laquelle fut révélé un répertoire que les baroqueux se sont ensuite approprié et qu’ils ont, reconnaissons-le, bien servi et considérablement élargi. Les années ont passé. L’Academy a aussi couvert un immense répertoire avec ses quelques cinq cents enregistrements et navigue aussi bien dans les eaux beethovéniennes et schumanniennes que dans le répertoire qui fit sa gloire à ses débuts. Personne n’a oublié ses Quatre saisons qui ont converti tant d’entre nous à Vivaldi !
Pour ce concert à la Philharmonie de Paris, l’ensemble commence par la Sinfonia pour cordes n° 13 en ut mineur de Mendelssohn. Brève et étincelante démonstration d’une interprétation sans chef pour cette œuvre de jeunesse ne comportant qu’un seul mouvement mais d’une vitalité, d’un enthousiasme et d’une inspiration déjà bien romantiques même si la forme est très marquée par les grands prédécesseurs du XVIIIe siècle. Remarquable cohésion des pupitres, l’absence de chef ne nuisant ni au attaques ni aux conclusions, évident fruit d’une immense habitude d’un travail collégial. Très beau, dans l’exact esprit d’une partition intimiste et généreuse.
C’est certainement aussi un vrai travail préalable qui permet à un pianiste, ou à un violoniste, de diriger depuis son instrument, car les quelques gestes qui lui sont possibles ne sont qu’un rappel esquissé de ce qui a dû être décidé auparavant. Célèbre entre tous, le Concerto pour piano Jeune homme de Mozart, bénéficie d’une parfaite osmose entre le soliste et l’orchestre, pianiste et chef étant Perahia. Il y a tout, la vivacité, le charme, la mise en valeur du jeu des rythmes et des reprises thématiques, du Mozart complet, aussi festif que plein de rêves et d’intériorité.
La Deuxième Symphonie en ut majeur op. 61 de Schumann qui constitue la deuxième partie du concert met en valeur, outre la qualité des cordes de l’ensemble déjà appréciée notamment avec Mendelssohn, celle de l’harmonie, à la fois bien présente et très nuancée, avec un basson d’une couleur bouleversante. Contrastes d’humours, comme toujours chez Schumann, avec des passages de la révolte à la mélancolie, de l’allégresse à l’angoisse, mais dans un climat général qui est nettement positif.
Perahia, cette fois avec baguette, domine de manière très convaincante tous les aspects de cette partition. Pourra-t-on seulement dire que le plus fort et le plus original de sa personnalité, c’est quand même au piano qu’il l’exprime ? Mais tout de même, quel musicien !
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Philharmonie, Paris Le 26/05/2016 GĂ©rard MANNONI |
| Concert de l’Academy of St-Martin in the Fields sous la direction de Murray Perahia dans le cadre de Piano**** à la Philharmonie de Paris. | Felix Mendelssohn-Bartholdy (1809-1847)
Sinfonia pour cordes n° 13 en ut mineur
Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791)
Concerto pour piano et orchestre n° 9 en mib majeur KV 271 « Jeune homme »
Robert Schumann (1810-1856)
Symphonie n° 2 en ut majeur op. 61
Academy of St-Martin in the Fields
direction et piano : Murray Perahia | |
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