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CRITIQUES DE CONCERTS |
21 décembre 2024 |
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La 7e symphonie de Mahler avec l'orchestre de l'Opéra Bastille dirigé par Jams Conlon.
Conlon un peu à côté
de son "Schwung"
Cette année, l'Opéra Bastille développe une programmation d'oeuvres en dehors du domaine exclusivement lyrique pour mettre en valeur son orchestre. Maître des lieux, James Conlon a ouvert cette saison dans la saison avec la Septième Symphonie de Gustav Mahler, intitulée il est vrai "Chant de la nuit".
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Opéra Bastille, Paris
Le 28/09/2000
Yutha TEP
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La Septième Symphonie est longtemps demeurée la moins joué des symphonies de Malher, sans doute de par sa réputation d'oeuvre " difficile " engendrée par une complexité évidente. Complexité structurelle d'abord avec des mouvements extrêmes qui ne donnent pas l'impression de s'intégrer au même schéma d'écriture par épisodes que les autres. D'entrée, ce caractère hétéroclite met naturellement à l'épreuve le sens architectural d'un chef.
La même diversité préside à l'éventail des couleurs orchestrales, que Malher porte à une complexité étourdissante par l'adjonction d'instruments parfaitement exotiques, tels glockenspiel, cloches de troupeau, guitare, mandoline, et même un fouet : là encore, le chef se doit d'établir un subtil équilibre entre les griseries de cette débauche de sonorités et la nécessité de préserver une couleur fédératrice. Telle quelle, la Septième Symphonie constitue une fête enivrante pour un orchestre et pour ses solistes, souvent sollicités par cette "musique de chambre pour grand orchestre".
James Conlon connaît son Malher, et ses enregistrements consacrés au compositeur (citons également ses disques consacrés à Zemlinsky), à la tête du Gürzenischer Orchester ou de l'Opéra de Cologne, en attestent suffisamment. Plus solide qu'exaltant, il dirige ici le flux musical en grand professionnel, sans heurt, sans non plus de moments mémorables. Jouant habilement du va-et-vient si caractéristique de Malher, entre moments de suspension sublime et commentaires d'une ironie mordante, entre sourire amer et froncements de sourcil, Conlon se montre plus convaincant dans les fracas des allegro extrêmes (particulièrement par l'utilisation de cuivres d'une verdeur incisive) que dans deux Nachtmusik un brin rigides (l'épisode "méditerranéen" incluant guitare et mandoline favorise trop manifestement la moquerie).
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De même, le Scherzo et sa valse grotesque auraient pu troquer la rythmique appuyée choisie par Conlon, contre un "Schwung" (1) plus authentiquement viennois ; reconnaissons du moins la réussite du trio de hautbois central, qui assuma à la perfection la simplicité poignante de la mélodie populaire. En assez bonne forme et malgré une acoustique qui tend à assourdir le son, l'Orchestre de l'Opéra a fait valoir sa brillance, avec notamment des vents dignes d'éloges (des cuivres aussi à l'aise dans le grinçant de l'allegro initial que dans l'éclat solaire du final, hautbois moqueurs ou "romantiques" selon les exigences de la partition). Seule réserve, les pupitres de violons ont ponctuellement souffert d'un petit manque de cohésion. Le travail du chef américain mérite les applaudissements nourris d'un public ravi, mais lui manque peut-être la capacité à faire miroiter cette symphonie scintillante entre toutes, à utiliser pleinement les sonorités claires de son orchestre, comme pourraient le faire un Ozawa ou un Chung.
(1) élan, envolée
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Opéra Bastille, Paris Le 28/09/2000 Yutha TEP |
| La 7e symphonie de Mahler avec l'orchestre de l'Opéra Bastille dirigé par Jams Conlon. | Gustav Malher : Symphonie n°7 "Chant de la nuit"
Orchestre de l'Opéra National de Paris
James Conlon, direction | |
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