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CRITIQUES DE CONCERTS 21 décembre 2024

Nouvelle production de Macbeth de Verdi dans une mise en scène d’Olivier Py et sous la direction d’Erik Nielsen au Theater de Bâle.

Alchimie verdienne
© Sandra Then

Avec leur vocabulaire scénique habituel, Olivier Py et Pierre-André Weitz réussissent au Théâtre Bâle un Macbeth de Verdi percutant et extrêmement virtuose en menant une distribution impeccable vers des sommets, le tout soutenu par la baguette tendue et dramatique du nouveau directeur maison Erik Nielsen. Une grande soirée.
 

Theater, Basel
Le 05/06/2016
Pierre-Emmanuel LEPHAY
 



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  • S’il peut ĂŞtre lassant de retrouver les mĂŞmes Ă©lĂ©ments de dĂ©cor d’une production Ă  l’autre d’Olivier Py et Pierre-AndrĂ© Weitz (noir dominant, structures mĂ©talliques mobiles, arbres blancs, baignoire, nĂ©ons, plateau tournant), il faut bien avouer que quand une telle esthĂ©tique colle au sujet, la rĂ©ussite peut ĂŞtre totale. Nous n’en sommes pas loin avec ce remarquable Macbeth proposĂ© par le Theater de Bâle qui accueille pour la première fois un Olivier Py très inspirĂ© par cette histoire morbide autour du pouvoir.

    On retrouve donc sur la vaste scène bâloise les structures métalliques à trois niveaux se déplaçant et se déformant au fur et à mesure des tours de plateau, offrant une scénographie extrêmement impressionnante, notamment pour la scène du banquet, ce qui colle parfaitement à la raison de Macbeth qui s’égare.

    Il en sera de même pour la scène des apparitions avec les sorcières où des arbres blancs figurent une inquiétante forêt – mais pourquoi diable ne pas les avoir réutilisés à la fin de l’ouvrage où c’est une forêt vivante qui cerne Macbeth ? La force des images est souvent saisissante et accompagne merveilleusement la musique, l’une des qualités majeures de Py, toujours à l’écoute de la partition et servant ses chanteurs.

    Si certains ajouts sont très bien vus (Macbeth devenant dictateur, dont la statue finit par être renversée par la foule) et très forts (la femme et les enfants morts de Macduff se relevant et étreignant leur mari/père), d’autres encombrent inutilement l’action (le meurtre de Duncan dans sa baignoire, le cadavre de celui-ci errant dans les tableaux suivants) comme si le metteur en scène ne faisait pas suffisamment confiance à la dramaturgie de l’ouvrage.

    Pourtant, celle-ci est remarquablement servie par une distribution impeccable et de superbes chœurs, tous tenus fermement par la baguette très dramatique d’Erik Nielsen, le nouveau directeur musical de la maison (ce qui laisse augurer de fort belles soirées) à la tête d’un très bel orchestre où l’on remarque de nouveau un excellent timbalier aussi percutant que fin et musical.

    Distribution impeccable, notamment du couple maudit. Elle, Katia Pellegrino, stupéfiante Lady Macbeth, ne faisant qu’une bouchée du rôle et dont la prouesse est d’être aussi à l’aise dans les parties belcantistes (vocalises très nettes) que dans les moments plus dramatiques où sa voix puissante et son énergie stupéfient. Lui, Vladislav Sulimsky, arrive à s’imposer sans peine en Macbeth grâce à une authentique voix de baryton Verdi et une incarnation intense. Les autres rôles masculins ne sont pas en reste, tant le Banco de Callum Thorpe, au timbre somptueux, que le Macduff de Demos Flemotomos, insufflant beaucoup d’émotion dans son aria.

    Grande soirée donc avec une superbe production en parfaite adéquation avec le sujet. On ne peut que féliciter le Théâtre de Bâle d’avoir réussi une si merveilleuse alchimie !




    Theater, Basel
    Le 05/06/2016
    Pierre-Emmanuel LEPHAY

    Nouvelle production de Macbeth de Verdi dans une mise en scène d’Olivier Py et sous la direction d’Erik Nielsen au Theater de Bâle.
    Giuseppe Verdi (1813-1901)
    Macbeth, opéra en quatre actes
    Livret de Francesco Maria Piave d’après Shakespeare

    Chor des Theater Basel
    Sinfonieorchester Basel
    direction : Erik Nielsen
    mise en scène : Olivier Py
    décors et costumes : Pierre-André Weitz
    Ă©clairages : Bertrand Killy
    préparation des chœurs : Henryk Polus

    Avec :
    Vladislav Sulimsky (Macbeth), Katia Pellegrino (Lady Macbeth), Callum Thorpe (Banco), Demos Flemotomos (Macduff), Agata Wilewska (la Comtesse, camériste de Lady Macbeth), Markus Nykänen (Malcolm), Andrew Murphy (le médecin), Vivian Zetta (le serviteur de Macbeth).

     


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