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CRITIQUES DE CONCERTS |
21 décembre 2024 |
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Concert de rentrée de l’Orchestre national de France sous la direction de Stéphane Denève, avec la participation du pianiste Jean-Yves Thibaudet et de la mezzo-soprano Stéphanie d’Oustrac à l’Auditorium de Radio France, Paris.
Couleurs orientales
Même s’il n’a pas été élu directeur musical, Stéphane Denève ouvre la saison de l’ONF avec deux concerts dédiés à la musique française. Si couleurs et légèreté sont au rendez-vous, la pâte sonore peine parfois à convaincre, même avec un Jean-Yves Thibaudet aérien ou une Stéphanie d’Oustrac superbe dans Saint-Saëns et Ravel.
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Avec le départ de Daniele Gatti au Concertgebouw d’Amsterdam s’ouvre une nouvelle ère à l’Orchestre national de France, où l’on sent dès la rentrée que la demande de programmer plus de musique française a été entendue. Stéphane Denève, passé par l’Orchestre national royal d’Écosse et aujourd’hui directeur du SWR Stuttgart et du Brussels Philharmonic ouvre le bal avec un premier parcours intelligent, basé sur les influences orientalistes du répertoire du début du siècle dernier.
Composées à Rome à partir de 1920 et créé en 1924 par l’Orchestre Lamoureux et Paul Paray, les Escales de Jacques Ibert débutent par Palerme avec des coloris rappelant l’influence de Debussy et tout particulièrement la Mer écrite quinze ans plus tôt. Denève emporte l’orchestre et ses cordes dans un beau flux de pastels auquel manque à l’occasion légèreté ou puissance, tandis que les percussions s’amusent et que l’on remarque l’excellente prestation de la première hautboïste, surtout dans les soli de Tunis-Nefta.
Vient ensuite le piano sur scène et un Jean-Yves Thibaudet presque sobre de style dans la sage introduction de l’Allegro animato du Cinquième Concerto de Camille Saint-Saëns. Il gagne en fantaisie et donne à l’Andante et plus encore au Molto allegro un caractère aérien, bien accompagné par un chef qui n’arrive pourtant pas à créer la même dynamique à l’orchestre, plus en surface de la partition. Le pianiste joue ensuite une valse de Schubert dédiée à son maître Aldo Ciccolini, disparu en février 2015.
Stéphanie d’Oustrac attaque la seconde partie du concert avec des Asie ! parfaits de diction. Ses trois chants du Shéhérazade de Ravel sur des poèmes de Tristan Klingsor trouvent une véritable justesse dans une voix claire, où chaque mot parfaitement compréhensible touche une onctuosité jamais surfaite. La mezzo est accompagnée attentivement par le chef, qui soutient du regard une superbe première flûte, bien plus colorée qu’en début de concert.
Pour finir, la suite de la Tragédie de Salomé de Florent Schmitt fait figure de rareté, même si le thème principal est bien connu à nos oreilles puisque réutilisé par Holst pour Saturne dans ses Planètes. Le National en formation complète avec huit percussionnistes et renforts de cuivres trouve de beaux timbres graves dans les contrebasses du Prélude, puis dans les pizzicati de la Danse des perles. De la petite harmonie se démarque cette fois le cor anglais, magnifique du début à la fin de l’œuvre et de ce beau premier concert, qui sera prolongé dès jeudi prochain par un second où seront programmées des œuvres de Milhaud, Connesson et Poulenc.
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Auditorium de la Maison de la Radio, Paris Le 15/09/2016 Vincent GUILLEMIN |
| Concert de rentrée de l’Orchestre national de France sous la direction de Stéphane Denève, avec la participation du pianiste Jean-Yves Thibaudet et de la mezzo-soprano Stéphanie d’Oustrac à l’Auditorium de Radio France, Paris. | Jacques Ibert (1890-1962)
Escales
Camille Saint-Saëns (1835-1921)
Concerto pour piano n° 5 en fa majeur op. 103 « l’Égyptien »
Jean-Yves Thibaudet, piano
Maurice Ravel (1875-1937)
Shéhérazade
Stéphanie d’Oustrac, mezzo-soprano
Florent Schmitt (1870-1958)
La Tragédie de Salomé, suite op. 50
Orchestre national de France
direction : Stéphane Denève | |
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