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CRITIQUES DE CONCERTS |
21 décembre 2024 |
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Concert du Secession Orchestra sous la direction de Clément Mao-Takacs à l’Auditorium du Louvre, Paris.
Le printemps fait sécession
Pour ouvrir en musique l’arrivée du printemps, le jeune chef Clément Mao-Takacs et son Orchestre Secession, spécialisés dans les arrangements du répertoire symphonique, s’invitent à l’Auditorium du Louvre avec un copieux programme autour du renouveau, représenté surtout par des compositeurs allemands, à une très belle Valse de Ravel près.
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Remarqué dernièrement dans un rigoureux programme donné à la Fondation Singer-Polignac, l’Orchestre Secession s’installe pour la première fois sur l’estrade de l’Auditorium du Louvre, visiblement prémisse à une collaboration future, puisque le directeur de la programmation, dans un court discours avant le concert, annonce avoir prévu de futures prestations dès la saison prochaine.
L’idée conductrice du chef français Clément Mao-Takacs consiste à intégrer autour du printemps un nombre de pièces conséquents, plus ou moins directement en rapport avec cette saison, sans non plus tomber dans la facilité – pas de Vivaldi par exemple – mais plutôt en rapport avec sa terminologie allemande, printemps se disant Frühling, avec la racine früh qui signifie tôt, ou au sens littéral : avant autre chose.
Les œuvres seront donc principalement germaniques, avec une mise en avant des compositeurs de la Seconde École de Vienne, en commençant par la Passacaille op. 1 de Webern, jouée à vingt-six instruments et mettant ici en avant surtout les bois, malgré l’acoustique relativement sèche du lieu. Étonnamment, malgré son petit effectif, le chef cherche la masse, au risque de donner un résultat cacophonique dans les deux forte, sans réussir pour autant à développer une densité impossible avec deux cordes par pupitre. Dommage, car l’intelligence de la proposition transparaît, comme sa justesse.
Entre ensuite en scène la mezzo Marion Lebègue, habituée à chanter avec cette formation et ce soir présente pour Mahler, Berg et Schoenberg. Elle renouvelle une prestation qui avait convaincu dans les Sieben frühe Lieder l’an passé, intacte ce soir dans trois extraits de ce cycle grâce au lyrisme de la ligne et à la beauté du timbre dans le haut-médium, surtout dans Nachtigall. Elle donne encore plus de force au Lied der Waldtaube tiré des Gurrelieder, proposé dans sa version de chambre d’où se démarquent le hautbois et le cor anglais, ainsi que les flûtes, tandis que la salle met franchement en défaut les cuivres et plus particulièrement la trompette, déjà courte de souffle dans Urlicht de Mahler auparavant.
Du compositeur viennois seront exposés quatre Lieder, deux de jeunesse, Frühlingsmorgen et Erinnerung, pour lesquels la mezzo cherche sans doute trop la sensualité et pas assez le phrasé, là où la transcription du piano vers une petite formation symphonique est subtilement réalisée, notamment par l’utilisation de la flûte et du triangle dans le premier. Deux lieder du Knaben Wunderhorn suivent, dont Urlicht qu’insérera Mahler dans sa Symphonie Résurrection, et un beau Das irdische Leben pour lequel on aurait toutefois aimé un texte plus rigoureusement ciselé.
Le concert s’achève avec deux pièces symphoniques, Brahms pour deux Andante en ré extraits des Ballades op. 10, l’un en majeur, l’autre en mineur, et surtout la Valse de Ravel, superbe dans la transparence de cordes que l’on sent dès le début du concert très françaises de légèreté, et qui s’accordent parfaitement à cette dernière œuvre, les violons tentant de tirer vers la danse là où les contrebasses rappellent inexorablement que rien ne reste radieux très longtemps.
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Auditorium du Louvre, Paris Le 22/03/2017 Vincent GUILLEMIN |
| Concert du Secession Orchestra sous la direction de Clément Mao-Takacs à l’Auditorium du Louvre, Paris. | Anton Webern (1883-1945)
Passacaille op. 1
Gustav Mahler (1860-1911)
FrĂĽhlingsmorgen
Erinnerung
Urlicht
Das irdische Leben
Alban Berg (1885-1935)
Trois lieder tirés des Sieben frühe Lieder
Johannes Brahms (1833-1897)
Extraits des Ballades op. 10
Arnold Schoenberg (1874-1951)
Lied der Waldtaube
Maurice Ravel (1875-1937)
La Valse
Marion Lebègue, mezzo-soprano
Secession Orchestra
direction : Clément Mao-Takacs | |
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