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CRITIQUES DE CONCERTS 21 décembre 2024

Concert du London Symphony Orchestra sous la direction de Sir Simon Rattle Ă  la Philharmonie de Paris.

Les travers de Sir Simon
© Jim Rakete

Trois semaines à peine après deux concerts à la Philharmonie pour l’habituelle tournée de début de saison des Berliner Philharmoniker, Sir Simon Rattle repasse par la capitale française, cette fois avec son nouvel ensemble, le London Symphony Orchestra, pour les trois grands ballets de Stravinski auxquels il appose son style de façon très marquée.
 

Philharmonie, Paris
Le 22/09/2017
Vincent GUILLEMIN
 



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  • Alors que les Berliner Philharmoniker ont beaucoup Ă©voluĂ© en termes de style sous la direction de Simon Rattle, quitte Ă  perdre une partie de leur identitĂ© sonore, les apparitions rĂ©centes du chef anglais avec le London Symphony Orchestra montraient encore une fusion non empreinte de maniĂ©risme et d’exagĂ©ration. L’exĂ©cution des trois grands ballets de Stravinski Ă  la Philharmonie dĂ©montre que cette pĂ©riode est dĂ©jĂ  rĂ©volue et que la phalange londonienne doit maintenant elle aussi servir le chef plutĂ´t que les Ĺ“uvres elles-mĂŞmes.

    Dès ses premières mesures, l’introduction de l’Oiseau de feu appuie le discours sur l’instant. Aucune vision globale ne viendra irriguer cette version longue originale (1910) de presque cinquante minutes, mais un jeu de mise en avant, de variations brusques de rythme ou de volumes souvent caricaturales par rapport à la partition. Aussi les dix premières minutes sont-elles jouées pianississimo et les forte sans crescendo, et si les instrumentistes du LSO sont d’un niveau exceptionnel, on fatigue vite devant une manière systématique de marquer chaque attaque, chaque note, même dans la discrétion des flûtes ou des harpes.

    Surtout, ce travail de mise en exergue valorise avant tout les parties et les instruments, aux dépens d’une idée musicale précise. Dans l’Oiseau n’est jamais traité le sublime, dans Petrouchka ni la fête ni le théâtre, et dans le Sacre ni les éléments ni l’organique. Si le premier ballet convainc un public peu avare en applaudissements, Petrouchka commence à trouver des contradicteurs, le maniérisme virant au pompiérisme, Rattle modifiant les rythmes, allongeant les pauses à loisir pour faire de l’effet, et plaçant le piano tout au centre pour conférer des couleurs ravéliennes à certaines plages lentes dignes du Concerto en sol. Ce racolage qui ravira les amateurs de grosse machinerie laissera sur le bord de la route l’auditeur à la recherche d’un discours clair et de finesse dans ce chef-d’œuvre.

    Dans le Sacre du printemps donné après un second entracte, l’orchestre commence à fatiguer mais impressionne encore, surtout dans sa capacité à suivre une battue si peu définie qui fait débuter des pupitres avant que les autres n’aient terminé. D’ailleurs, le basson rate sa première note, mais se rattrape pendant tout le reste de l’œuvre. La Danse des adolescentes ne présente rien de nerveux ou de sacral, juste un appui grossier sur les bois, avec un hautbois trop tendu, tout comme les cuivres, déjà très fatigués par tant d’accents démonstratifs et déjà bien faux aux deux cornets à pistons à la fin de Petrouchka.

    On s’étonnera tout de même que le LSO arrive autant à suivre dans le Cortège du sage ou la Glorification de l’élue, et même si l’on trouve un ou deux musiciens rieurs à l’intérieur de l’orchestre face à d’étonnantes sonorités sorties de l’instrument d’un collègue, l’unité de l’ensemble face à la désincarnation de la proposition montre le niveau impressionnant de cette formation. Arrêtons là notre constat face à ce pur exercice de démonstration orchestrale, sauf pour citer le dernier silence de la partition, allongé de plusieurs secondes pour faire grosse impression sur le dernier accord.




    Philharmonie, Paris
    Le 22/09/2017
    Vincent GUILLEMIN

    Concert du London Symphony Orchestra sous la direction de Sir Simon Rattle Ă  la Philharmonie de Paris.
    Igor Stravinski (1882-1971)
    L'Oiseau de feu, conte dansé en deux tableaux
    Petrouchka, scènes burlesques en quatre tableaux
    Version de 1947
    Le Sacre du printemps, tableaux de la Russie paĂŻenne
    London Symphony Orchestra
    direction : Sir Simon Rattle

     


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