|
|
CRITIQUES DE CONCERTS |
21 décembre 2024 |
|
Concert de l’Orchestre national de France sous la direction de Lawrence Foster, avec la participation du pianiste Evgueni Kissin au Théâtre des Champs-Élysées, Paris.
Cap sur l’Est
Dans une salle à peine pleine aux deux-tiers, l’Orchestre national de France propose quatre œuvres du XXe siècle trop rarement programmées. Lawrence Foster montre dès la Première suite d’Enesco sa majesté à développer les masses de cordes, mais convainc surtout dans Kodály et l’accompagnement de Kissin pour un superbe Deuxième Concerto de Bartók.
|
|
Bons baisers d’Eltsine
RĂ©gal ramiste
L'Étrange Noël de Mrs Cendrillon
[ Tous les concerts ]
|
Quatre œuvres de l’Est de la première moitié du XXe siècle, toutes parfaitement tonales et même souvent extrêmement mélodiques. Cela était sans doute trop pour ne pas faire fuir une partie du public parisien et même de la critique, malgré tout encore beaucoup trop concentrés sur les basiques sans faire assez souvent l’effort de la curiosité, s’il faut encore appeler curiosité Enesco, Kodály ou Bartók.
En formation complète avec ce soir Sarah Nemtanu au premier pupitre, l’Orchestre national de France débute les deux premiers mouvements de la Suite n° 1 op. 9 du Roumain George Enesco avec une superbe densité dans les cordes, à la demande de l’actuel directeur musical de l’Opéra de Marseille, l’Américain Lawrence Foster. Pourtant, le Prélude paraît dur et ne présente ni les couleurs ni la légèreté voulues par la partition, plus libérées ensuite dans le Menuet.
Le temps d’installer le piano et Evgueni Kissin s’avance en scène pour porter un ouvrage rare autant que génial, le Concerto pour piano n° 2, de Béla Bartók. Déluge d’arpèges lancés à une cadence incroyable dès l’attaque, qui force l’ensemble à suivre et le pianiste à parfois regarder Foster qui s’adapte, et même s’accorde parfaitement à l’interprète russe une fois l’introduction passée. L’Adagio est une merveille d'esprit tant au piano qu’à l’orchestre, ce dernier très bien préparé jusque dans les cuivres, froids et étincelants à la fois, à l’image de l’écriture du compositeur hongrois. Kissin reviendra pour deux bis, une Valse de Chopin et auparavant une pièce déjà donnée en juillet dernier à la Fondation Vuitton, la Méditation de Tchaïkovski.
Retour de l’orchestre pour une Suite de la Petite renarde rusĂ©e de Janáček dans laquelle la flĂ»te semble d’abord peu rassurĂ©e, malgrĂ© de très belles sonoritĂ©s. Il manque ici aussi quelque souplesse et coloris Ă l’ensemble, mĂŞme si la lumière apparaĂ®t par moments, comme dans les deux Andante. L’orchestre revient une dernière fois pour les Danses de Galánta de Zoltán Kodály, et si le rendu paraĂ®t plus anglais que hongrois, il possède toutefois le caractère frais des thèmes populaires et met particulièrement bien en valeur la petite harmonie, cette fois la deuxième flĂ»te autant que la première, ainsi que le picolo, jamais trop fort. Se dĂ©marquent Ă©galement trompettes et trombones, toujours idĂ©alement placĂ©s au second plan sans jamais prendre le devant sur la belle masse des cordes.
| | |
|
Théâtre des Champs-Élysées, Paris Le 28/09/2017 Vincent GUILLEMIN |
| Concert de l’Orchestre national de France sous la direction de Lawrence Foster, avec la participation du pianiste Evgueni Kissin au Théâtre des Champs-Élysées, Paris. | George Enesco (1881-1955)
Suite n° 1 op. 9 :
Prélude et Menuet
BĂ©la BartĂłk (1881-1945)
Concerto pour piano et orchestre n° 2
Evgeny Kissin, piano
Leoš Janáček (1854-1928)
La Petite renarde rusée, suite
Zoltán Kodály (1882-1967)
Danses de Galánta
Orchestre national de France
direction : Lawrence Foster | |
| |
| | |
|