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CRITIQUES DE CONCERTS |
21 décembre 2024 |
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Concert de l’Orchestre de Paris sous la direction d’Osmo Vänskä, avec la participation du violoniste Pekka Kuusisto à la Philharmonie de Paris.
Soirée boréale
Toujours passionnant dans la capacité à transformer le son d’un orchestre pour lui donner les couleurs boréales des compositions du Nord de l’Europe, Osmo Vänskä dirige cette saison l’Orchestre de Paris et exalte Helios de Nielsen puis un Concerto de Bjarnasson peu intéressant dans la partition mais convainquant dans l’exécution, avant une superbe Symphonie n° 2 de Rachmaninov.
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Comme avec le Philharmonique de Radio France l’an passé, Osmo Vänskä réussit dès les premières notes de la pièce de Nielsen, cette fois l’ouverture Helios, à influer sur la sonorité de l’Orchestre de Paris pour l’amener vers des couleurs chaudes et boisées typiques du style nordique. L’apparition du son aux violoncelles laisse se dégager de superbes couleurs dans une atmosphère encore froide, qui deviendra vite lumineuse avec l’entrée des cors – pas tout à fait nets – et surtout des violons.
La petite harmonie s’ajoute à la fête pour développer le thème, toujours avec retenu et dans une palette de coloris montrant à la fois la souplesse d’adaptation et la qualité intrinsèque des meilleures formations françaises. Les cuivres et percussions suivent pour exalter cette pièce, qui se referme comme elle s’est ouverte, sur la superbe sonorité des violoncelles et contrebasses.
Ensuite était programmé une création française du Concerto pour violon de Daniel Bjarnason. Pekka Kuusisto entre en scène en gilet à capuche et débute la pièce qu’il a créée récemment et jouée notamment à Los Angeles avec Dudamel et à Londres avec Salonen. Le violon est pour l’occasion accordé anormalement, sur conseil du soliste lors de la composition du concerto, un soliste qui débute seul en pizzicato en même temps qu’il siffle.
L’œuvre se cherche par la suite un style moderne à coup de ruptures, de sons gentiment saturés et de percussions très présentes, mais la première cadence rappelle rapidement que la technique du compositeur islandais se limite globalement à Chostakovitch recherchant Ligeti, puis plutôt Arvo Pärt, surtout en entendant la deuxième cadence, bien proche du Tabula Rasa ou de Fratres. Kuusisto revient pour un bis, une Marche nuptiale suédoise pour laquelle il demande un soutien sur une note continue à tous les premiers violons.
Retour d’entracte et début de l’une des plus importantes compositions de Rachmaninov, sa Symphonie n° 2, dans laquelle l’Orchestre de Paris se laisse aller à des effluves de lyrisme avec toujours cette sonorité plus proche du nord que de l’est, alors qu’on les sait également capable de trouver des couleurs tout à fait slaves selon qui les dirige. Les violons emportés par Roland Daugareil exaltent leurs parties dès le premier thème du Largo, puis l’on démarquera des bois la flûte et le cor anglais, comme la semaine passée absolument sublime, ainsi que les bassons. Les cors manquent encore quelques peu de netteté, mais cela ne vient pas remettre en cause l’excellente prestation globale.
Après un tel concert, on ne peut que regretter une Philharmonie de Paris seulement remplie aux deux tiers, quand le marketing fait ressortir du circuit des chefs du nord beaucoup plus renommés et pourtant bien moins passionnants qu’un artiste comme Osmo Vänskä. Espérons le réentendre au pupitre d’un orchestre français rapidement, ou pourquoi pas avec ses orchestres de Lahti ou du Minnesota.
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Philharmonie, Paris Le 04/10/2017 Vincent GUILLEMIN |
| Concert de l’Orchestre de Paris sous la direction d’Osmo Vänskä, avec la participation du violoniste Pekka Kuusisto à la Philharmonie de Paris. | Carl Nielsen (1865-1931)
Ouverture Helios op. 17
Daniel Bjarnason (*1979)
Concerto pour violon
Création française
SergueĂŻ Prokofiev (1897-1953)
Concerto pour violon n° 1
Pekka Kuusisto, violon
SergueĂŻ Rachmaninov (1873-1943)
Symphonie n° 2 en mi mineur op. 27
Orchestre de Paris
direction : Osmo Vänskä | |
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